En manchette cette semaine
Les capsules de la semaine
Archives des capsules québécoises

LE KIOSQUE
Pour savoir quoi lire en science cette semaine
Qui sommes-nous?

Retour à
la page d'accueil

La science d'ici et d'ailleurs est une production Agence
Science-Presse

|
Passer à l'acte le 1er janvier 2000
(ASP) - Si les membres de sectes doivent décider de mettre fin
à leurs jours le 1er janvier 2000, ce ne sera pas faute d'avoir été
étudiés par des criminologues et autres psychologues. A elle
seule, Dianne Casoni, psychologue et professeure à l'Ecole de criminologie
de l'Université de Montréal, reçoit des ex-adeptes
dans son cabinet depuis pas moins de 25 ans. Plus récemment, elle
s'est particulièrement intéressée aux dérapages
appréhendés chez les groupes qui prévoient la fin du
monde pour le 1er janvier 2000. Et à son avis, la plus grande menace
ne provient pas des organisations bien établies, connues de la police
et comptant tout au plus des centaines de membres, mais des groupuscules
nés au cours des dernières années, voire des derniers
mois, sans structures et sans dossiers policiers. Des groupes où,
en général, tout repose sur un leader charismatique qui a
réuni "de un à quatre membres" autour de son "projet"...
"La crainte de voir des gens mettre à exécution des
projets suicidaires est réelle", déclarait récemment
Dianne Casoni au journal Forum. D'autant plus que certains de ses
leaders sont au-dessus de tout soupçon, comme le rappelle la sinistre
histoire du révérend Jim Jones, apprécié pour
ses oeuvres de bienfaisance dans les années précédant
le suicide collectif de 1978, en Guyane.
"Le passage à l'acte chez les groupes sectaires est un phénomène
encore peu étudié en criminologie", ajoute Elizabeth
Campos, du Centre international de criminologie comparée de l'Université
de Montréal, et auteure d'une thèse de doctorat, à
Marseille, sur le phénomène sectaire et le droit pénal,
venue de France pour étudier avec Mme Casoni. Le passage à
l'acte est d'autant plus difficile à étudier que tout ce qui
le précède l'est tout autant: la thèse de la manipulation
mentale est-elle défendable en cour? Par exemple, où commence
et où finit le consentement du membre d'une secte, lorsqu'il s'agit
de faveurs sexuelles réclamées par le gourou?
(23 décembre 1999)
Une lentille contre les maux de dos
(ASP) - Curieuse combinaison: pour prévenir les maux de dos, portez
des verres de contact ou de meilleures lunettes.
Du moins, si vous travaillez toute la journée devant un ordinateur.
Selon Benoît Frenette, de l'Ecole d'optométrie de l'Université
de Montréal, ceux qui attribuent leurs douleurs à la nuque
et au dos à la mauvaise qualité des chaises et de l'environnement
de travail font fausse route: dans bien des cas, des lunettes mieux ajustées
pourraient régler le problème.
Par exemple, explique-t-il, chez les presbytes qui portent des lunettes
ordinaires de lecture, la vision doit constamment s'ajuster à deux
plans de lecture, celui de l'écran et celui des documents posés
sur leur bureau. En tentant de faire la "mise au point", ces personnes
adoptent de mauvaises postures. Or, il existe sur le marché des lentilles
dites progressives, qui permettent autant de corriger la vision de près
et de loin que la vision intermédiaire correspondant à l'écran.
Ces lentilles progressives pourraient faire l'affaire pour ceux qui éprouvent
de la difficulté à voir de loin. Pour les autres, de nouveaux
types de lentilles ophtalmiques, conçues spécialement pour
les besoins de ces travailleurs sédentaires, augmenteraient apparemment
les champs de vision, selon une étude menée par Benoît
Frenette.
(22 décembre)
Le diplôme d'études secondaires sans valeur
(ASP) - Au Canada, le détenteur d'un diplôme d'études
secondaires (DES) n'obtiendra pas un salaire plus élevé que
celui qui a décroché avant la fin du secondaire. C'est ce
que révèle un rapport du Centre interuniversitaire de recherche
en analyse des organisations (CIRANO), qui révèle du même
coup la faible valeur qu'a désormais, dans nos sociétés,
le DES.
Autrement dit, selon cette étude, dirigée par Daniel Parent,
économiste à l'Université McGill, la seule façon
pour les détenteurs d'un DES d'améliorer leur sort, c'est
de se rendre au cégep. "Le DES comme tel ne mène pas
à grand-chose", résume lapidairement le chercheur en
entrevue à La Presse. "La vraie valeur d'un diplôme
secondaire, c'est la possibilité qu'il offre de continuer ses études."
La recherche a consisté en une analyse des données des
recensements de 1981 à 1996 et des résultats d'une enquête
de Statistique Canada auprès de 6000 jeunes adultes.
(22 décembre)
Oiseaux sur la ligne
(ASP) - Les oiseaux perchés sur des lignes à haute tension
voient peut-être leur horloge biologique perturbée. Dans les
faits, on n'en est pas sûr, mais une chercheure de l'Université
McGill vient à tout le moins de constater quelque chose d'étrange:
les crécerelles mâles -un oiseau de proie- qui ont été
davantage exposés que les autres au rayonnement électro-magnétique
pendant deux saisons consécutives voient leur niveau de mélatonine
-une hormone "nocturne" liée à l'horloge biologique-
décliner en six semaines, plutôt qu'en dix semaines, comme
c'est normalement le cas. Selon Kimberly Fernie, les femelles ne semblent
pas affectées.
La production de mélatonine varie de façon naturelle en
fonction des saisons, et de la succession jours-nuits. Dans un article publié
par Environmental Health Perspectives, la chercheure émet
l'hypothèse que cette hormone réagisse au rayonnement électro-magnétique
comme s'il s'agissait de lumière -et que son cycle naturel soit en
conséquence perturbé.
(22 décembre)
Commercialiser l'humain
(ASP) - On en a parlé à plusieurs reprises sur ce site
depuis trois ans : alors que les connaissances en génétique
progressent à une vitesse stupéfiante et que la " cartographie
" du génome humain approche de sa fin, la question de la commercialisation
de ces découvertes se fait de plus en plus pressante : peut-on déposer
un brevet sur un gène? Peut-on faire un profit grâce à
lui, si tant est que ce gène permet de produire un nouveau médicament?
Trois chercheures québécoises de renommée internationale
ajoutent leur voix au débat dans la dernière édition
de la revue Science. Dans le cadre d'un texte
d'opinion sur la "commercialisation de la recherche génétique",
Bartha Maria Knoppers, Marie Hirtle et Kathleen Cranley Glass, du Centre
de recherche en droit public, Projet Génétique et Société,
à l'Université de Montréal, commencent par une évidence
: en ce qui concerne les dons d'organes, il y a au moins consensus pour
s'opposer à leur commercialisation. Pourquoi n'en est-il pas de même
pour les gènes?
Parce qu'il y subsiste une confusion sur les enjeux. Or, il est de première
importance de lever cette confusion, si on veut voir les dirigeants oser
prendre une décision, dans un sens ou dans l'autre. Faut-il aborder
ces enjeux sous l'angle des droits humains, en fonction des chartes des
droits et autres conventions internationales, qui, toutes, nécessitent
ultimement l'appel aux tribunaux, avec la lenteur que cela suppose? Faut-il
imaginer une approche statutaire, c'est-à-dire exiger une loi spécialement
taillée pour régler cette question, une approche qui a l'avantage
de la clarté, mais le désavantage de ne tenir compte que des
technologies actuelles, dans un domaine où tout évolue très
vite? Faut-il préférer une approche administrative, par l'intermédiaire,
par exemple, d'un code de déontologie ou d'un comité de surveillance?
Ou faut-il laisser le marché décider?
Chacune de ces quatre voies, écrivent nos trois auteures, a ses
avantages et ses désavantages, et doit être examinée
avec attention, en étant conscient que le contexte technologique,
social et politique autour de ces questions est en constante évolution.
Il existe des solutions, faisant appel à une de ces approches, qui
peuvent solutionner des problèmes partiels (par exemple, celui des
brevets sur les gènes); dans bien des cas, ces solutions existent
déjà (le Bureau national des brevets, par exemple) et les
organismes concernés auraient tout intérêt à
devenir les chefs de file dans le domaine qui les concerne, avant que le
débat ne devienne encore plus complexe. il ne faut pas espérer
pouvoir trouver l'approche-miracle qui solutionnerait tout d'un seul coup.
(20 décembre)
Vous aimez ces capsules? L'Agence Science-Presse en produit des semblables
-et des meilleures!- chaque semaine dans l'édition imprimée
d'Hebdo-science et technologie. Vous
voulez utiliser ces capsules? N'oubliez pas de mentionner la source! Vous
voulez vous abonner à Hebdo-Science? Contactez-nous! |