Semaine du 3 février 1997
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Le sida: entre la prudence et l'espoir
Ne croyez pas ceux qui affirment qu'un traitement pour le sida est presqu'à notre portée. Cette vague d'optimisme qui déferle depuis quelques mois dans les médias est prématurée. C'est la conclusion qui se dégage d'une conférence tenue à Washington à la fin-janvier, et que résume le New Scientist dans sa dernière édition. L'un des problèmes est que le "cocktail" de médicaments impliqué est trop complexe -et trop cher- pour certains patients. Mais surtout, il semble que plusieurs médecins aient commencé à prescrire ces médicaments un peu au hasard, ce qui tendrait à démontrer qu'ils ne sont pas aussi efficaces qu'on l'avait espéré. L'été dernier, alors qu'on révélait qu'un
mélange de trois médicaments dont deux connus, réduisait
le niveau de virus VIH dans l'organisme jusqu'à des proportions indétectables,
certains spécialistes du sida s'étaient mis à évoquer
la possibilité d'une éradication complète de la maladie.
Et ce ne sont pas seulement les médias grand public qui ont sauté
dans le train de l'enthousiasme: la prestigieuse revue Science (résumé
et article
complet), le magazine britannique Discover
et le magazine québécois Québec
Science, ont tous, depuis la fin-décembre, rangé les découvertes
sur le sida parmi les découvertes de l'année 1996, voire même
LA découverte de l'année. Trop complexe? Le New Scientist (article complet, nécessite une inscription gratuite) décrit ainsi le problème que pose la complexité de ce "cocktail" de médicaments. "Chacun de ces trois médicaments anti-VIH doit être pris trois fois par jour. Et plusieurs patients ont également besoin d'une douzaine d'autres pilules pour traiter ou pour prévenir les infections reliées au sida. Pour être efficaces, la plupart de ces médicaments doivent être pris à certains moments du jour; plusieurs patients ne peuvent tout simplement pas suivre cet horaire complexe." Et la résistance du virus au médicament apparaît, selon une étude de l'école de médecine John Hopkins, chez les patients qui ne suivent pas les prescriptions à la lettre. Même chez les plus disciplinés, le virus semble être capable de regagner du terrain. David Ho, dont les résultats avaient généré l'été dernier cette vague d'optimisme, et qui a décroché le titre d'Homme de l'année du Time, admet que la prudence est nécessaire, et que certains rapports ont exagéré les mérites du "cocktail". |