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Alzheimer no. un
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La vraie peur de l'an 2000
Le mot à lui seul fait peur: "bioterroriste".
C'est le successeur des poseurs de bombes et des résistants armés
d'AK-47. Un pot de confitures apparemment vide, une bestiole invisible à
l'oeil nu, et vous pouvez semer le chaos au coeur même d'une grande
ville nord-américaine.
La possibilité d'une guerre contre l'Irak a remis à l'ordre
du jour la peur d'une guerre biologique, mais en attendant, la possibilité
d'un terrorisme biologique, elle, est bien réelle. Finis les vieux
croûtons de l'IRA, de la Corse ou du Sentier lumineux. Place à
l'anthrax, la variole, la salmonelle ou même, pourquoi pas, la fièvre
Ebola. Bienvenue dans le monde des terroristes du XXIe siècle.
Et c'est même à se demander s'il existe une parade, lorsqu'on
lit un article
du New Scientist publié à la mi-mars et intitulé
fort éloquemment "Nowhere to hide". Ou une entrevue
parsemée d'histoires terrifiantes, accordée presqu'au même
moment au quotidien britannique Daily Telegraph (voir
le résumé la semaine dernière) par un ex-officier
soviétique qui fut jusqu'en 1992 à la tête du plus grand
complexe industriel de fabrication d'armes biologiques au monde.
Dans tous les cas, la conclusion est claire et nette: aucune nation n'est
prête à faire face au bioterrorisme. Une épidémie
de variole, par exemple, un virus dont la souche "naturelle" est
aujourd'hui éradiquée, trouverait devant elle des autorités
médicales démunies, faute de vaccins en nombre suffisant.
Et ce, malgré l'existence d'un programme
du département américain de la Défense consacré
spécifiquement aux "préparatifs" en vue d'une telle
éventualité. Et en dépit du fait que des villes comme
New York ont d'ores et déjà organisé des "simulations".
Cent kilos d'anthrax répandus dans des endroits stratégiques,
et le virus atteindrait la majorité de la population d'une ville
en quelques jours, soulignent les plus inquiétants parmi les experts.
Dès
1996, le New Scientist, encore lui, publiait un gros dossier chapeauté
du titre "Bioterrorism". Avec des articles aussi rassurants
que "All Fall Down" (tout s'écroule), où on rappelait
entre autres des histoires qu'aujourd'hui, on a déjà oubliées:
en 1984 par exemple, les représentants d'une secte religieuse avaient
versé de la salmonelle dans des bars à salade de dix restaurants
de la ville de Dalles, Oregon, dans le but de rendre malade un nombre significatif
d'électeurs, et ainsi influencer une élection locale. Plus
de 750 personnes avaient effectivement été malades, et il
avait fallu du temps aux autorités médicales avant d'admettre
que l'épidémie avait été délibérément
créée.
"Nous avons perdu notre innocence ce jour-là", déclare
au magazine scientifique un responsable de la santé publique de l'Oregon.
Et bien sûr, il y a eu le cas, encore plus brutal, de cette secte
japonaise appelée Aoum qui, le 20 mars1995, provoqua la mort de 12
personnes et l'hospitalisation de 5000 autres (!) avec un gaz mortel laissé
dans le métro de Tokyo.
De l'avis des experts interrogés par CNN lors d'un récent
congrès, ce
n'est qu'une question de temps avant qu'un tel drame à grande
échelle ne se produise.
Bonne nuit, les enfants...
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