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Trois disques, là où nul n'est jamais allé

(ASP) - Une chercheuse postdoctorale de l'Université de Montréal, Anita Mücke, est parvenue à détecter, autour d'une étoile jeune, trois nuages de matière où des planètes pourraient être en train de se constituer.

Les découvertes de ce genre sont relativement fréquentes, mais celle-ci présente un intérêt particulier. En effet, ces trois nuages, que les astronomes appellent disques protoplanétaires, sont les plus grands et les plus massifs jamais observés. Ils émettent par ailleurs un rayonnement radio d'une vigueur inattendue.

Les trois disques protoplanétaires sont situé dans le voisinage immédiat de NGC 3603, un amas très dense d'étoiles jeunes et massives situé à 19 500 années-lumière de la Terre, dans la constellation de la Carène (visible uniquement dans l'hémisphère sud). L'étude de la chercheure visait initialement à étudier les puissants vents solaires qui agitent cette région, où se forment actuellement de nombreuses étoiles. Les observations, faites avec un radiotélescope, ont décelé d'intenses émissions radio provenant de la périphérie de l'amas.

En pointant ses instruments vers l'une de ces zones de rayonnement, l'astronome a repéré ces trois disques protoplanétaires, dont l'âge ne dépasse pas 100 000 ans. En termes astronomiques, c'est extrêmement jeune. Si jeune que les étoiles naissantes ne sont pas encore dégagées du nuage de matière où elles se sont formées, de sorte qu'on ne peut pas les apercevoir par un télescope classique -en lumière visible, comme disent les astronomes. Et s'il doit vraiment y avoir là-bas des planètes, celles-ci ne se formeront pas avant un million d'années.

Les trois disques, les plus lointains jamais observés, ont une masse équivalente à celle de notre propre Soleil. À première vue, rien de spécial, sauf que toutes les formations du genre connues jusqu'ici étaient de 10 à 100 fois moins massives. Autre détail inattendu : ces disques sont 100 fois plus étendus que notre propre système solaire.

Le plus inexplicable demeure toutefois l'intense rayonnement radio qu'ils émettent. En général en astronomie, de telles ondes sont émises par d'intenses sources de chaleur, une étoile par exemple. Certes, il y a bien une étoile au centre de ces disques, mais le rayonnement radio est de 10 à 20 fois supérieur à ce à quoi on s'attendrait de leur part. Il faut donc supposer qu'autre chose, probablement un fort champ magnétique, est à l'oeuvre. On ignorait jusqu'ici qu'un tel phénomène accompagnait la formation d'étoiles.

Chose certaine, ces disques protoplanétaires hors normes réunissent tous les ingrédients indispensables à la création de planètes, estime Anthony Moffat, un professeur de l'Université de Montréal qui a aussi participé à la recherche. Le processus est-il déjà à l'uvre? Ces étoiles en formation auront-elles un jour leur cortège de planètes? Pour le savoir, il faudra rediriger les télescopes en direction de NGC 3603... dans un million d'années.

Philippe Gauthier

(10 janvier)

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