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Chasse au requin dans le Saguenay
(ASP) - Chaque hiver, les cabanes de pêche envahissent
la Baie des Ha! Ha!, formant un véritable village sur
la glace, en amont du fjord du Saguenay. Mais cette année,
une curieuse équipe a établi son camp de base à
l'Anse Poulette, près de la ville de La Baie: des biologistes
et des bénévoles passionnés des eaux glacées
ont entrepris la recherche du requin du Groenland.
Non, nous ne sommes pas dans une reprise de Jaws, puisque
l'opération Skalugsuak (nom inuit de ce requin) vise à
sensibiliser la population à ce poisson méconnu
et à atténuer la terrible réputation qu'ont
les requins auprès du public.
Le requin ou laimargue du Groenland (Somniosus microcephalus)
vit habituellement dans les eaux arctiques, mais quelques
spécimens se sont fait prendre à l'occasion par
des lignes de pêche blanche dans le fjord du Saguenay.
On en a même retrouvé sur la Côte Nord, dans
des filets de pêche ou échoués. Si ce requin
séjourne dans les eaux du Saguenay, c'est à cause
des conditions uniques de cet écosystème. L'eau
très froide (entre 0 et 4 C), des fonds atteignant jusqu'à
275 mètres, de même que l'abondance de nourriture,
constituent un milieu idéal pour de nombreuses espèces
encore peu étudiées.
"L'hiver est le meilleur moment pour observer ce poisson,
puisqu'il remonte vers les eaux froides de surface", soutient
Jeffrey Gallant, responsable de l'expédition et membre
de l'Institut de recherche sur les requins du Canada. L'équipe
de biologistes et de plongeurs tente d'obtenir des images sous-marines
de cette espèce qui n'a été filmée
qu'une seule fois, en 1996, dans l'Arctique canadien.
Le requin du Groenland peut mesurer jusqu'à huit mètres
de long et malgré son allure un peu amorphe, il est un
redoutable prédateur de poissons et de phoques. Une série
d'appâts faits de viande avariée et de poissons
a été posée à différentes
profondeurs, de façon à attirer les requins près
de la cage où sont postés les caméramans-plongeurs.
Ceux-ci sont équipés d'un scaphandre à circuit
semi-fermé qui produit très peu de bulles pour
ne pas effrayer les animaux et qui permet de prolonger la plongée
en eau froide. Ils tenteront d'observer le mystérieux
requin dans la totale noirceur grâce à des caméras
à vision infrarouge.
L'objectif des scientifiques qui participent à cette
chasse sous-marine est aussi de recueillir des échantillons
de sang et de gras des requins. Cela servira à déterminer
si les requins du fjord sont apparentés à des spécimens
déjà étudiés dans les Territoires
du Nord-Ouest ou s'ils sont propres à la région
du Saguenay.
Les détails de l'expédition ainsi que la mise
à jour quotidienne des observations effectuées
dans le fjord jusqu'au 19 janvier peuvent être suivis sur
www.aqualog.com.
Emmanuelle
Bergeron
(16 janvier)
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