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Un salaire minimum plus bas...
pour contrer le décrochage
(ASP) - Faut-il imposer un salaire minimum délibérément
plus bas aux jeunes pour les inciter à terminer leur scolarité?
Voilà la question iconoclaste qu'ose poser un groupe de
chercheurs du Centre interuniversitaire de recherche en analyse
des organisations (CIRANO). Dans une récente étude
sur les liens entre le travail et le décrochage scolaire,
Marcel Dagenais, Claude Montmarquette, Daniel Parent et Nathalie
Viennot-Briot ont en effet effectué une découverte
qui les a laissés songeurs.
En scrutant les données d'une enquête pancanadienne,
menée par le Ministère du Développement
et des ressources humaines auprès de 8000 jeunes de 18
à 20 ans en 1991, ils ont mis en évidence le rapport
étroit entre le niveau du salaire minimum dans une province
et le nombre de jeunes qui décrochent de l'école.
Plus le salaire horaire minimum est élevé, plus
le taux d'abandon au secondaire sera important.
"Je sais bien que l'existence de deux salaires minimums
distincts, l'un pour les jeunes, l'autre pour les adultes, constitue
une question tabou, indique Claude Montmarquette, le directeur
du CIRANO. Mais si le gouvernement veut réduire le décrochage
scolaire, il n'a pas le choix. "
Dans la foulée, le rapport recommande également
aux autorités de hausser à 17 ans l'âge de
la scolarité obligatoire car généralement,
les élèves terminent leur cycle secondaire à
cet âge, et non à 16 ans, la limite minimum imposée
par le Québec. "Je pense que cela aurait un effet
de signal pour les décrocheurs, précise Montmarquette.
Cela pourrait sans doute les inciter à terminer leurs
études secondaires."
Selon les chercheurs qui ont participé à l'étude,
ces différentes recommandations pourraient en effet avoir
davantage d'impacts sur le décrochage scolaire que sur
le nombre d'heures travaillées. En appliquant différents
modèles statistiques à leur échantillon
de 8000 jeunes, ils ont constaté que le travail avait
peu d'incidences sur la vie scolaire des jeunes du secondaire...
en autant qu'ils n'y consacrent pas plus de 15 heures par semaine.
En fait, la proportion d'élèves qui obtiennent
des résultats scolaires de 80% et plus demeure sensiblement
identique chez ceux qui travaillent 15 heures ou moins par semaine,
que chez ceux qui ne travaillent pas du tout. Par contre, chez
les plus de 15 heures, seulement 18% parviennent au même
niveau de réussite!
Pascale
Guéricolas
(22 janvier)
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