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Semaine du 29 janvier 2001

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La nouvelle politique scientifique aura-t-elle les moyens de ses ambitions?

(ASP) - C'est une politique gouvernementale ambitieuse qu'a rendu public le 25 janvier le ministre de la Recherche, de la science et de la technologie (MRST), Jean Rochon. Le mot clé: le savoir. Le document de 170 pages trace les lignes directrices d'un Québec plus performant en termes de diffusion, de production et de commercialisation du savoir. Mais si de nombreuses mesures commandent davantage de ressources financières, aucun chiffre n'est avancé.

Tout d'abord, plus performant à la source. Alors que le nouveau curriculum scolaire a réduit le nombre d'heures consacrées à l'enseignement des sciences, la politique du MRST insiste sur l'importance d'allouer plus de ressources pour que les enfants, et plus particulièrement les filles, reçoivent une formation de meilleure qualité en sciences. Pour se faire, les enseignants auront accès au matériel didactique approprié et bénéficieront d'un meilleur soutien.

Du côté de la main-d'oeuvre spécialisée, le MRST consacrera plus d'argent au jeune Centre d'étude sur l'emploi et la technologie (CETECH). "Le CETECH discute actuellement avec le ministère de l'Éducation de la possibilité de développer un système de veille stratégique visant la mise à jour des programmes de formation." Le MRST veut en fait que les institutions d'enseignement se mettent au diapason des entreprises privées et répondent rapidement à leurs besoins par le développement de programmes de formation courte, continue et en ligne.

Mais la science ne s'apprend pas qu'à l'école. La première version de la politique avait été jugée décevante pour le peu d'attention qu'elle accordait à la diffusion du savoir. Cette fois-ci, le document souligne l'importance du réseau des "médiateurs" (médias, musées, organismes de loisirs scientifiques, bibliothèques, etc.). Le Conseil de la science et de la technologie (CST), un organisme conseil du MRST, se verra d'ailleurs confier un nouveau mandat, celui d'amener sur la place publique les débats d'éthique que soulèvent certaines recherches et de développer la formation en éthique à l'université. Les recommandations figurant dans les récentes publications du CST semblent avoir fortement influencé la nouvelle politique. Et l'ex-président du CST, Camille Limoges, occupe maintenant le poste de sous-ministre du MRST...

En réaction à l'exode des cerveaux, le gouvernement annonçait récemment l'exemption d'impôts pour les chercheurs québécois à l'étranger qui reviendront au Québec. La politique va plus loin encore: elle prévoit l'amélioration de l'environnement de travail des chercheurs par le financement d'infrastructures et d'espaces pour les projets majeurs. De même, les chercheurs universitaires et cliniciens auront la possibilité de se dégager de leurs activités d'enseignement pour se consacrer pleinement à leurs travaux, bien que les universités "ne disposent généralement pas d'une grande marge de manuvre à cette fin", précise le document.


L'innovation sous toutes ses formes

Mais c'est le chapitre sur l'innovation qui est de loin le plus volumineux, avec ses 42 pages. On y attaque la question de la propriété intellectuelle, un problème épineux à l'heure où le secteur privé investit de plus en plus dans la recherche universitaire. Le MRST élaborera un cadre réglementaire afin de faciliter l'émission de licences et brevets.

"L'absence d'un cadre politique explicite [de l'innovation] entraîne des discontinuités dans l'ordre des moyens et, parfois, une impression d'improvisation", relevait le CST en 1998. C'est en partie pourquoi le MRST, de concert avec 12 ministères, mettra sur pied Interface, un mécanisme d'appui aux organismes de liaison et de transfert (Centres de liaison et de transfert (CLT), Centres collégiaux de transfert technologique (CCTT), préincubateurs et incubateurs, etc.) Cette structure devrait permettre au gouvernement d'intervenir avec plus de "cohérence".

Le MRST créera deux autres mécanismes interministériels: Innovation.inc et Innovation.org. Le premier sera au service des PME et favorisera notamment l'acquisition de nouvelles technologie, l'intensification des activités de R&D, le réseautage. On veut ainsi amener les entreprises québécoises à développer de nouveaux marchés, ici et à l'étranger, en recourrant notamment au commerce électronique.

Le second mécanisme, Innovation.org veut stimuler l'innovation sociale dans les organisations publiques, sociales et communautaires. Reste à voir si ces facteurs de succès trouveront écho dans les 14 ministères impliqués...

Car pour le MRST, le travail ne fait que commencer. Il doit maintenant convaincre le Conseil du trésor d'injecter les sommes nécessaires à la mise en oeuvre de cette politique...

Charles Désy

(31 janvier)

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