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Savoir changer le monde
La nouvelle politique scientifique aura-t-elle les moyens de
ses ambitions?
(ASP) - C'est une politique gouvernementale ambitieuse qu'a
rendu public le 25 janvier le ministre de la Recherche, de la
science et de la technologie (MRST), Jean Rochon. Le mot clé:
le savoir. Le document
de 170 pages trace les lignes directrices d'un Québec
plus performant en termes de diffusion, de production et de commercialisation
du savoir. Mais si de nombreuses mesures commandent davantage
de ressources financières, aucun chiffre n'est avancé.
Tout d'abord, plus performant à la source. Alors que
le nouveau curriculum scolaire a réduit le nombre d'heures
consacrées à l'enseignement des sciences, la politique
du MRST insiste sur l'importance d'allouer plus de ressources
pour que les enfants, et plus particulièrement les filles,
reçoivent une formation de meilleure qualité en
sciences. Pour se faire, les enseignants auront accès
au matériel didactique approprié et bénéficieront
d'un meilleur soutien.
Du côté de la main-d'oeuvre spécialisée,
le MRST consacrera plus d'argent au jeune Centre d'étude
sur l'emploi et la technologie (CETECH). "Le CETECH discute
actuellement avec le ministère de l'Éducation de
la possibilité de développer un système
de veille stratégique visant la mise à jour des
programmes de formation." Le MRST veut en fait que les institutions
d'enseignement se mettent au diapason des entreprises privées
et répondent rapidement à leurs besoins par le
développement de programmes de formation courte, continue
et en ligne.
Mais la science ne s'apprend pas qu'à l'école.
La première version de la politique avait été
jugée décevante pour le peu d'attention qu'elle
accordait à la diffusion du savoir. Cette fois-ci, le
document souligne l'importance du réseau des "médiateurs"
(médias, musées, organismes de loisirs scientifiques,
bibliothèques, etc.). Le Conseil de la science et de la
technologie (CST), un organisme conseil du MRST, se verra d'ailleurs
confier un nouveau mandat, celui d'amener sur la place publique
les débats d'éthique que soulèvent certaines
recherches et de développer la formation en éthique
à l'université. Les recommandations figurant dans
les récentes publications du CST semblent avoir fortement
influencé la nouvelle politique. Et l'ex-président
du CST, Camille Limoges, occupe maintenant le poste de sous-ministre
du MRST...
En réaction à l'exode des cerveaux, le gouvernement
annonçait récemment l'exemption d'impôts
pour les chercheurs québécois à l'étranger
qui reviendront au Québec. La politique va plus loin encore:
elle prévoit l'amélioration de l'environnement
de travail des chercheurs par le financement d'infrastructures
et d'espaces pour les projets majeurs. De même, les chercheurs
universitaires et cliniciens auront la possibilité de
se dégager de leurs activités d'enseignement pour
se consacrer pleinement à leurs travaux, bien que les
universités "ne disposent généralement
pas d'une grande marge de manuvre à cette fin", précise
le document.
L'innovation sous toutes ses formes
Mais c'est le chapitre sur l'innovation qui est de loin le
plus volumineux, avec ses 42 pages. On y attaque la question
de la propriété intellectuelle, un problème
épineux à l'heure où le secteur privé
investit de plus en plus dans la recherche universitaire. Le
MRST élaborera un cadre réglementaire afin de faciliter
l'émission de licences et brevets.
"L'absence d'un cadre politique explicite [de l'innovation]
entraîne des discontinuités dans l'ordre des moyens
et, parfois, une impression d'improvisation", relevait le
CST en 1998. C'est en partie pourquoi le MRST, de concert avec
12 ministères, mettra sur pied Interface, un mécanisme
d'appui aux organismes de liaison et de transfert (Centres de
liaison et de transfert (CLT), Centres collégiaux de transfert
technologique (CCTT), préincubateurs et incubateurs, etc.)
Cette structure devrait permettre au gouvernement d'intervenir
avec plus de "cohérence".
Le MRST créera deux autres mécanismes interministériels:
Innovation.inc et Innovation.org. Le premier sera au service
des PME et favorisera notamment l'acquisition de nouvelles technologie,
l'intensification des activités de R&D, le réseautage.
On veut ainsi amener les entreprises québécoises
à développer de nouveaux marchés, ici et
à l'étranger, en recourrant notamment au commerce
électronique.
Le second mécanisme, Innovation.org veut stimuler l'innovation
sociale dans les organisations publiques, sociales et communautaires.
Reste à voir si ces facteurs de succès trouveront
écho dans les 14 ministères impliqués...
Car pour le MRST, le travail ne fait que commencer. Il doit
maintenant convaincre le Conseil du trésor d'injecter
les sommes nécessaires à la mise en oeuvre de cette
politique...
Charles
Désy
(31 janvier)
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