L'événement de la semaine.


Pour tout trouver
sur Internet!


Tous les médias
en un clin d'oeil!


Nos nouvelles brèves
  
  


Notre chronique de
vulgarisation scientifique!



Plus de 1500 questions





Hommage à...
Le monde delon GOLDSTYN
La science ne vous interesse pas?
Dossiers
Promenades






Le 11 janvier 2002




Les veufs souffrent-ils plus que les veuves?

(ASP) - Les statistiques sont troublantes : les veufs âgés courent 13 fois plus de risques de se suicider que les veuves.

En effet, en 1997, pour 100 000 habitants, 61 veufs s’enlevaient la vie… contre 4,7 femmes. Et ce n'est pas tout: depuis 15 ans, le taux de suicide chez les veufs a presque doublé, passant de 33 à 61 pour 100 000 habitants, alors qu’il est resté à peu près le même chez les veuves. Ainsi que, incidemment, chez les hommes mariés.

Pourquoi cette différence? Isabelle Morin, de l’Université Laval, s’est penchée sur la question. Après avoir analysé les témoignages de proches de sept veufs qui se sont suicidés, elle a dégagé une caractéristique commune : les problèmes de chacun empiraient après le décès de la conjointe. "La présence de la femme joue un rôle de régulation à l'égard de son mari, en modérant ses excès." Par exemple, après le décès de leur conjointe, ceux qui ont une tendance à l’alcoolisme boivent davantage; de même, les joueurs compulsifs jouent de façon démesurée. "L’aggravation de ces problèmes finit par les conduire au suicide", affirme Isabelle Morin.

Il y a également une autre raison possible. La femme permettrait l’intégration sociale de son mari, c’est-à-dire qu’elle agirait comme lien entre lui et le reste de sa famille. Lorsque ce lien disparaît, l’homme s’isole du reste du monde -un isolement qui peut mener jusqu'au suicide.

Les femmes, de leur côté, semblent avoir moins besoin de cette intégration sociale, ainsi que de quelqu'un pour "réguler leurs excès", et c’est pourquoi leur taux de suicide serait moins élevé, pense Isabelle Morin.

Mais cela laisse une question en suspens: pourquoi le taux de suicide des veufs a-t-il connu une si grande augmentation en 15 ans, alors que celui des personnes âgées n’a à peu près pas varié? La chercheure croit que la réponse pourrait se trouver du côté de l'institution du mariage elle-même: ou plus précisément, dans l’affaiblissement de cette institution dans notre société. "Il y a 15 ans, le mariage imposait des règles qui étaient suivies par tous et qui pouvaient compenser l’absence de la femme lors du décès de celle-ci. De cette façon, la régulation des excès et l’intégration sociale étaient tout de même maintenues. Mais aujourd’hui, ces règles sont beaucoup moins fortes; il n'y a plus de cette forme d'encadrement."

"Bien que deux facteurs soient mis en évidence par cette recherche, il est très difficile de dire qu’il s’agit des deux facteurs les plus importants, car le suicide est une chose très complexe", conclut Isabelle Morin. Et bien que certaines statistiques soient à la hausse, le Canada n’en reste pas moins l’un des pays où le taux de suicide gériatrique demeure le plus faible.

Cathie Pearson

Retour au sommaire des nouvelles québécoises


Vous aimez cette capsule? L'Agence Science-Presse en produit des semblables -et des meilleures!- chaque semaine dans l'édition imprimée d'Hebdo-science et technologie (vous désirez vous abonner?).
Vous voulez utiliser cette capsule? Contactez-nous!

 

 

 

Sommaire des nouvelles québécoises


En manchette cette semaine

Les capsules de la semaine


LE KIOSQUE de la recherche au Québec
Les communiqués de presse, dans tous les champs du savoir!




 
Accueil | Hebdo-Science | Le Cyber-Express | Bibliothécaire Québécois | plan du site