L'insomnie chronique se passe entre
les deux oreilles
(ASP) - Les mauvaises attitudes et les croyances
irréalistes reliées au sommeil peuvent affecter
la qualité du sommeil et même, contribuer
au maintien de linsomnie chronique. Par exemple,
le fait de croire quil faut absolument huit heures
de sommeil peut engendrer un stress
qui nuit au
sommeil!
Dautres facteurs, tels que des troubles
dorigine médicale ou des mauvaises habitudes
de sommeil, jouent également un rôle important
dans linsomnie. Mais selon une équipe de
chercheurs en psychologie de lUniversité
Laval, dirigée par Charles Morin, les croyances
et attitudes seraient une cible à privilégier
dans le traitement de linsomnie.
Cette conclusion est le fruit dune
recherche menée auprès de personnes âgées
souffrant dinsomnie chronique. Les chercheurs ont
mesuré les attitudes de ces gens face à
linsomnie, avant et après une série
de traitements: un premier sous-groupe d'insomniaques
a été traité à laide
dun somnifère nommé temazepam. Un
deuxième l'a été par une combinaison
de thérapies comportementale et cognitive :
la thérapie comportementale a pour but de modifier
les habitudes de sommeil du patient alors que la cognitive
vise à identifier et à corriger les croyances
erronées et les mauvaises attitudes par rapport
au sommeil. Un troisième groupe a reçu le
mélange, c'est-à-dire les thérapies
et le médicament, tandis que le dernier groupe
recevait des médicaments placebo.
Ce qui en ressort, c'est que le traitement
par thérapies comportementale et cognitive entraîne
les améliorations les plus significatives. En altérant
les attitudes et les croyances des insomniaques, il semble
qu'on réussisse à améliorer la qualité
du sommeil. Les améliorations observées
sont demeurées après larrêt
des traitements, alors quune régression a
été notée chez les sujets qui n'étaient
traités que par médication.
Le chercheur reconnaît qu'il est difficile
daffirmer que lamélioration du sommeil
est véritablement un effet du changement dattitude
et non une cause: un cercle vicieux, en quelque sorte.
De quoi tenir les chercheurs éveillés pendant
quelques lunes encore!
Lisa Nolet