Le stress accélérateur
de puberté
(ASP) - Depuis un siècle, l'âge
de la puberté chez les filles est à la baisse.
Meilleure alimentation, hormones de croissance, polluants
atmosphériques: bien des hypothèses ont
été envisagées. Et pourquoi pas le
stress?
"En milieu socioéconomique défavorisé,
expliquait récemment Line Tremblay au journal Forum,
le
stress que vivent les parents se répercute sur
l'enfant et peut avoir un effet sur sa maturité
sexuelle."
Les psychologues appellent cela le stress
contextuel: le stress associé au contexte familial
dans lequel vit l'enfant.
Soit. Mais pourquoi le stress familial serait-il
plus élevé aujourd'hui qu'il y a un siècle
par exemple, à l'époque des familles de
10 ou 12 enfants? C'est une question à laquelle
ne s'est pas attardée Line Tremblay, dans sa thèse
de doctorat déposée en 2002 au département
de psychologie de l'Université de Montréal.
Il lui fallait tout d'abord examiner l'hypothèse
elle-même, une hypothèse qui, de surcroît,
n'est pas neuve: elle a été proposée
il y a 10 ans par une équipe de psychologues de
l'Université de Londres.
La chercheure, aujourd'hui à l'Université
Laurentienne, a analysé des données de vie
touchant à 350 jeunes filles de 10 à 17
ans. Données qui semblent confirmer l'hypothèse
de départ: "les jeunes filles qui rapportent un
niveau supérieur de stress atteignent la puberté
plus tôt que les autres". Et deviennent aussi sexuellement
actives plus tôt. Programmes de prévention
ou pas.