Surmonter l'échec d'une fausse
couche
(ASP) - Une fausse couche provoque un sentiment
de deuil, nul n'en sera étonné. Mais on
aurait tort de considérer ce deuil moins important
que la perte d'un enfant à la naissance. Selon
Emmanuelle Robert, dont la thèse de doctorat à
l'Université de Montréal porte sur les fausses
couches à répétition, chacune entraîne
un profond sentiment d'échec, un sentiment de deuil
que le temps n'arrange pas aussi bien qu'on le voudrait.
"On sait que cette situation est difficile
à traverser, car à
la peine de perdre un enfant s'ajoute la culpabilité
et la crainte de ne jamais en avoir", explique-t-elle
au journal Forum. Or, le phénomène
est loin d'être négligeable puisqu'au Québec,
une femme sur cinq fait une fausse couche, selon les statistiques
du ministère de la Santé. Et de 4 à
6% des femmes enceintes vont faire au moins deux fausses
couches.
Les travaux d'Emmanuelle Robert visent à
mieux comprendre les différents symptômes
attachés à une fausse couche, dans l'espoir
de mieux les prévenir lors de la grossesse suivante.
Elle compte y arriver à partir de l'analyse des
perceptions et des représentations que se font
de la maternité une vingtaine de Québécoises
amorçant une grossesse qui fait suite à
des fausses couches à répétition.
Ces travaux prennent une importance toute
particulière quand on se rappelle qu'il est très
difficile de mettre le doigt sur un coupable, lors d'une
fausse couche. C'est seulement dans 50% des cas qu'on
peut identifier une cause médicale à l'expulsion
d'un ftus (anomalies utérines, infections,
problèmes immunologiques, etc.).