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Cerveau coopératif
(ASP) - Deux recherches complémentaires, deux résultats
concluants. Il y a quelques semaines, un neuropsychologue de
l'Université de Montréal, Maurice Ptito, démontrait
que chez le hamster et le furet, le cerveau était élastique.
Cette fois, c'est la psychologue Laura Ann Petitto de McGill
-aucun lien de parenté- qui conclut que les humains ont
eux aussi un cerveau élastique.
Ainsi, apprenait-on cet automne (lire cet
article), si les yeux d'un animal sont malformés et
incapables de voir, la zone de son cerveau qui sert normalement
à interpréter la vision va prêter main-forte
à une autre zone du cerveau, afin d'améliorer la
puissance de cette dernière. Maurice Ptito avançait
que cela pourrait expliquer pourquoi les aveugles ont plus de
facilité à lire le braille que les "voyants".
Pour la plupart d'entre nous en en effet, la zone visuelle a
autre chose à faire qu'à aider les doigts à
lire des points, d'où notre difficulté à
lire le braille.
La psychologue Laura Ann Petitto, qui publie une étude
dans la revue américaine Proceedings of the National
Academy of Sciences, avec son collègue neurologue
Robert Zatorre, ajoute à cela une étude sur le
cerveau humain. À l'aide de la tomographie par émission
de positrons (TEP), ils ont observé le débit sanguin
dans le cerveau de différents sujets. Certains étaient
sourds, d'autres non. Il s'avère que les mêmes zones
du cerveau sont utilisées par les deux catégories
de sujets pour interpréter les langues -qu'ils soient
sourds ou pas.
"La nouveauté réside dans le fait que l'on
croyait depuis 125 ans que cette région du cerveau n'interprétait
que les sons. Maintenant, on sait qu'elle interprète la
structure de n'importe quel langage" explique Mme
Pettito.
En d'autres termes, ces chercheurs de McGill proposent une
nouvelle théorie du cerveau et du langage. Plutôt
que d'avoir des régions du cerveau qui interprètent
les sons en général, nous aurions des zones qui
se dédient à une activité plus spécifique,
soit le décodage de la communication, peu importe qu'elle
soit sonore ou visuelle.
Les résultats de Ptito et de Pettito sont similaires,
l'un chez l'animal, l'autre chez l'humain. Les deux confirment
que le cerveau est élastique et que la région que
l'on croyait dédiée au son ne cesse pas de fonctionner
chez les personnes sourdes. Cette zone a au contraire la capacité
de décoder des images. Il en irait de même pour
tout autre handicap physique.
(5 février)
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