Sommaire des
nouvelles québécoises
En manchette
cette semaine
Les capsules
de la semaine
LE KIOSQUE
de la recherche au Québec
Les communiqués de presse, dans tous les champs du savoir!
|
Un parasite qui a le feu
(ASP) - Il n'y a pas que les lucioles qui ont le feu... à
l'arrière-train; c'est maintenant le tour du parasite
Leishmania de recevoir "l'illumination". En
lui ajoutant le gène de bioluminescence de la mouche à
feu, des chercheurs de l'Université Laval pourront désormais
calculer dix fois plus rapidement le nombre de ces parasites
à l'intérieur d'une cellule infectée.
Leishmania se transmet par la piqûre de la mouche
des sables. Il fait des ravages particulièrement dans
le bassin de la Méditerranée, au Moyen-Orient,
en Afrique de l'Est, en Amérique du Sud et en Inde. Ce
protozoaire s'attaque aux cellules du système immunitaire,
tout comme le virus du sida, et il peut lui aussi s'avérer
mortel.
Or, le gène de luciole ajouté à Leishmania
permet la production de l'enzyme appelée luciférase.
Celle-ci favorise la réaction chimique entre la protéine
luciférine et l'oxygène, et c'est ce qui libère
des photons, sources de cette lumière qui illumine l'organisme.
Des organismes brillants
Il y a déjà un certain temps que les généticiens
utilisent ce gène à leur avantage, l'intégrant
dans des organismes sur lesquels ils veulent jeter un peu de...
lumière. Associé à un autre gène,
il s'utilise souvent comme marqueur afin de déterminer
si celui-ci s'exprime dans la cellule.
Les chercheurs de Laval ont d'abord innové en utilisant
le gène de la luciférase de façon quantitative
: au lieu de compter un à un, au microscope, les parasites
dans une cellule infectée, ils évaluent leur quantité
d'après l'intensité de lumière émise,
à l'aide d'un luminomètre. "Cette technique,
plus précise, avait déjà été
tentée par certains chercheurs pour évaluer la
quantité, dans les cellules, du parasite responsable de
la tuberculose, Mycobacterium tuberculosis. Mais la réelle
nouveauté de nos travaux réside dans le fait que
nous ayons réussi à intégrer le gène
au génome", explique l'une des responsables de la
recherche, Barbara Papadopoulou (le gène de la luciférase
était auparavant inséré dans un plasmide,
c'est-à-dire un segment d'ADN circulaire, indépendant
de l'ADN principal).
Mais pourquoi est-il si important de compter la quantité
de parasites? "En améliorant le décompte du
parasite, nous serons en mesure de mieux comprendre son comportement.
Par exemple, nous tentons d'identifier les gènes responsables
de maladies. En neutralisant précisément ceux-là,
nous pourrons développer un vaccin efficace et sécuritaire.
La bioluminescence nous permet d'évaluer, à l'intérieur
de la cellule, le nombre de Leishmania modifiés
grâce au vaccin. Nous pourrons ainsi étudier comment
cette nouvelle souche se comporte et progresser dans l'élaboration
du vaccin", raconte Mme Papadopoulou.
Anouk
Gingras
(21 février)
Vous aimez cette capsule? L'Agence Science-Presse
en produit des semblables -et des meilleures!- chaque semaine
dans l'édition imprimée d'Hebdo-science
et technologie (vous désirez vous abonner?).
Vous voulez utiliser cette capsule? Contactez-nous!
|