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Gène et travail de moine
(ASP) - Un imposant groupe canado-américain a récemment
identifié, après 10 ans de travail, un premier
gène lié à une forte prédisposition
au cancer de la prostate. Les porteurs d'une version altérée
de ce gène courent dix fois plus de risques d'être
un jour atteints de cette maladie.
Quarante-trois personnes signent l'article paru dans la revue
Nature Genetics de février. "Cinq ou six chercheurs
principaux ont dirigé les travaux, dont moi et le Dr Fernand
Labrie du Centre de recherche du CHUL à Québec",
explique Jacques Simard, lui aussi du CHUL. Il estime qu'en tout,
de cinq à dix millions $ ont été investis
pour la découverte de ce gène, dont plus d'un demi
million seulement au CHUL. La recherche s'est échelonnée
sur dix ans -et ses résultats ne pourront servir qu'à
long terme. "C'est un domaine beaucoup plus complexe qu'on
ne le croyait au départ", explique Jacques Simard.
La défectuosité la plus fréquente de
ce gène, celle qui augmente les isques de cancer de la
prostate, serait responsable d'au moins 5 % d'entre eux. "En
tout, on croit que plus de dix gènes amplifieraient les
probabilités de ce cancer. De ce nombre, sept ou huit,
incluant le nôtre, se transmettraient par hérédité.
Quarante-deux pour cent des risques de cancer de la prostate
seraient donc attribuables à des facteurs héréditaires."
Mais si une dizaine de gènes sont impliqués,
à quoi mènera donc la découverte d'un seul
gène? "On ne prévoit pas la venue d'un test
moléculaire génétique pour bientôt.
Nous poursuivons nos recherches pour identifier les autres gènes
reliés au cancer de la prostate et éventuellement
élaborer un test complet lorsque nous connaîtrons
mieux ces gènes."
Bien du chemin à faire
Personne ne semble perdre son optimisme malgré le long
chemin qui reste à parcourir. Robert Fontaine, lui-même
victime du cancer de la prostate, agit également à
titre de travailleur social à la maison Michel-Sarasin
de Québec: "en tant que père d'un garçon
ainsi que responsable de groupes de personnes atteintes du cancer,
je favorise évidemment toute la recherche qui se fait
dans le domaine, à la fois pour trouver les causes ou
de nouveaux traitements. Je sais qu'un enfant sera plus vulnérable
en vieillissant si l'un de ses parents a déjà eu
un cancer; la génétique peut avoir une influence.
Par contre, en ce qui concerne ma propre situation, cette découverte
ne m'affectera pas directement puisque je suis maintenant en
rémission, après une prostatectomie il y a huit
ans", déclare M. Fontaine.
Plusieurs militent fortement en faveur du dépistage
précoce du cancer de la prostate, particulièrement
grâce au test sanguin PSA (Antigène Prostatique
Spécifique). D'ailleurs la Société américaine
du cancer recommande fortement que ce test soit réalisé
de façon systématique chez les hommes atteignant
un certain âge. "Ici, le Collège des médecins
hésite encore à donner son appui, puisque tous
les cancers de la prostate ne pourraient être détectés
de cette manière. Cela impliquerait évidemment
des coûts considérables, qui doivent certainement
influencer une telle décision", résume Gaétan
Belleville, lui aussi victime du cancer de la prostate et ardent
défenseur du dépistage précoce.
Anouk
Gingras
(28 février)
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