Trop d'étoiles, pas assez
de vent
(ASP) - En temps normal, une étoile
éjecte en permanence de la matière: dans
le cas du Soleil, c'est ce qu'on appelle le vent solaire.
Des nuages et des nuages de particules qui, parce qu'elles
sont chargées électriquement, provoquent,
en arrivant dans notre voisinage, un joli spectacle appelé
aurores boréales.
Mais il est des étoiles qui posaient
une énigme aux astronomes: dans le Petit et le
Grand Nuage de Magellan, qui sont deux mini-galaxies tournant
en orbite autour de la nôtre, il y avait un trop
grand nombre d'étoiles pour la petite quantité
d'éléments chimiques "éjectés"
que l'on était parvenu à détecter
jusqu'ici.
Selon des observations publiées dans
les Monthly Notices de la Société
royale astronomique, la solution se trouve dans le fait
que ces étoiles sont des étoiles massives
dites Wolf-Rayet. Leur rotation rapide entraîne
un brassage des couches internes de l'étoile à
grande vitesse et sur de grandes profondeurs -plusieurs
milliers de kilomètres- avec pour résultat
que les éléments chimiques lourds, qui dormaient
dans ces profondeurs, sont ramenés à la
surface.
Conséquence: ces étoiles ont
donné, au fil des ans, l'impression aux astronomes
de la lointaine Terre qu'elles se départissaient
rapidement de leurs éléments lourds, entraînant
ces mêmes astronomes à en déduire,
à tort, qu'il y avait trop peu d'éléments
lourds dans les parages. C'était une erreur de
déduction, concluent Cédric Foellmi et Anthony
Moffat, du département de physique de l'Université
de Montréal, qui co-signent cet article avec Martin
Guerrero, de l'Université de l'Illinois.