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Semaine du 5 mars 2001

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L'ennemi no. 1 de la morue

(ASP) - Le nombre de phoques serait-il trop élevé? Voilà la question que se pose Louis Fortier, chercheur à l'Université Laval. Pas parce qu'il rêve de chasses sur la banquise, mais parce qu'il considère le nombre de morues. En effet, la population de morues est particulièrement basse. Même si on n'en pêche plus de façon commerciale depuis plusieurs années, leur nombre demeure environ trois fois plus faible que dans les années 1960.

"Or, nous savons que la morue se reproduit bien, mentionne Louis Fortier, car nous avons observé une bonne quantité de jeunes." Reste donc à trouver la cause de ce fort taux de mortalité qui survient avant la phase adulte. Et à ce sujet, les premiers soupçons se tournent vers le phoque. Pourquoi? Parce que depuis les années 1970, sa population a presque triplé.

Chaque année, un phoque mange environ 60 kg de morue, une quantité relativement faible. Par contre, la population de phoques du Groenland est très élevée, soit environ 5,2 millions d'individus. La quantité totale de morues consommées devient donc imposante et cela peut être suffisant pour empêcher le rétablissement du nombre de ces poissons. Il y a toutefois un hic: pour s'assurer que cette hypothèse est vraie, il faudrait étudier l'effet d'une diminution du nombre de phoques dans une région donnée. Une "expérience" difficilement envisageable, ne serait-ce qu'avec les pressions des écologistes...

Mais si c'étaient plutôt les prises accidentelles des pêcheurs qui étaient la cause de la stagnation du nombre de morues? Selon Louis Fortier, le chalutage industriel des fonds marins pourrait effectivement être dangereux, car les filets, même s'ils laissent passer les jeunes, endommagent leur peau fragile et peuvent causer leur mort prématurée. Or, depuis le début des années 1990, le chalutage industriel a presque disparu, et malgré cela, les populations de morues demeurent très basses.

Il est donc plausible, selon lui, que ce soit le phoque qui empêche le rétablissement de la population de morues. D'ici peu, une équipe de scientifiques présentera au ministre des Pêches et des Océans une stratégie pour mieux gérer à long terme les populations de phoques. En attendant, le gouvernement a annoncé en décembre dernier que les quotas de capture de phoques pour l'année demeureront identiques à ceux des trois dernières années, soit 275 000 phoques. D'après Louis Fortier, "pour éviter une confrontation avec les écologistes, le gouvernement reste prudent. Mais si l'on veut vérifier que les phoques nuisent effectivement aux morues, il faudra inévitablement diminuer leur nombre".

(9 mars)

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