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L'ennemi no. 1 de la morue
(ASP) - Le nombre de phoques serait-il trop élevé?
Voilà la question que se pose Louis Fortier, chercheur
à l'Université Laval. Pas parce qu'il rêve
de chasses sur la banquise, mais parce qu'il considère
le nombre de morues. En effet, la population de morues est particulièrement
basse. Même si on n'en pêche plus de façon
commerciale depuis plusieurs années, leur nombre demeure
environ trois fois plus faible que dans les années 1960.
"Or, nous savons que la morue se reproduit bien, mentionne
Louis Fortier, car nous avons observé une bonne quantité
de jeunes." Reste donc à trouver la cause de ce fort
taux de mortalité qui survient avant la phase adulte.
Et à ce sujet, les premiers soupçons se tournent
vers le phoque. Pourquoi? Parce que depuis les années
1970, sa population a presque triplé.
Chaque année, un phoque mange environ 60 kg de morue,
une quantité relativement faible. Par contre, la population
de phoques du Groenland est très élevée,
soit environ 5,2 millions d'individus. La quantité totale
de morues consommées devient donc imposante et cela peut
être suffisant pour empêcher le rétablissement
du nombre de ces poissons. Il y a toutefois un hic: pour s'assurer
que cette hypothèse est vraie, il faudrait étudier
l'effet d'une diminution du nombre de phoques dans une région
donnée. Une "expérience" difficilement
envisageable, ne serait-ce qu'avec les pressions des écologistes...
Mais si c'étaient plutôt les prises accidentelles
des pêcheurs qui étaient la cause de la stagnation
du nombre de morues? Selon Louis Fortier, le chalutage industriel
des fonds marins pourrait effectivement être dangereux,
car les filets, même s'ils laissent passer les jeunes,
endommagent leur peau fragile et peuvent causer leur mort prématurée.
Or, depuis le début des années 1990, le chalutage
industriel a presque disparu, et malgré cela, les populations
de morues demeurent très basses.
Il est donc plausible, selon lui, que ce soit le phoque qui
empêche le rétablissement de la population de morues.
D'ici peu, une équipe de scientifiques présentera
au ministre des Pêches et des Océans une stratégie
pour mieux gérer à long terme les populations de
phoques. En attendant, le gouvernement a annoncé en décembre
dernier que les quotas de capture de phoques pour l'année
demeureront identiques à ceux des trois dernières
années, soit 275 000 phoques. D'après Louis Fortier,
"pour éviter une confrontation avec les écologistes,
le gouvernement reste prudent. Mais si l'on veut vérifier
que les phoques nuisent effectivement aux morues, il faudra inévitablement
diminuer leur nombre".
(9 mars)
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