Le libre-échange des Amériques
est-il incompatible avec Kyoto?
(ASP) - Si les pays des Amériques
créent un jour la Zone de libre-échange
des amériques (ZLÉA), devront-ils renoncer
à signer le Protocole de Kyoto, pour se soumettre
à la volonté des États-Unis?
Est-il besoin de le rappeler, 86% de nos
exportations se font vers les États-Unis. Cest
plus dun milliard de dollars par jour, ce qui
rend nos échanges bilatéraux les plus
importants du monde. Par conséquent, "nous
sommes devenus plus dépendants pour le développement
du Canada" depuis la signature de l'ALÉNA
(Accord de libre-échange nord-américain),
affirmait Paul Fauteux du Bureau des changements climatiques
dEnvironnement Canada, la semaine dernière
à Américana 2001. "Les changements
à effectuer vont coûter des milliards de
dollars. Si les États-Unis ne ratifient pas le
Protocole de Kyoto, le Canada risque de ne pas être
capable de faire compétition avec un pays qui
nest soumis à aucune règle internationale",
du moins pour un certain temps
Cest pourquoi David Anderson, ministre
de lenvironnement du Canada, affirmait dans le
cadre de ce congrès que "si les États-Unis
ne signent pas, il y a des chances que le Canada ne
puisse pas signer le Protocole de Kyoto lui non plus".
Est-ce que cela signifie que les pays
qui signeront la ZLÉA deviendront dépendants
eux aussi des É.-U., au point de devoir abandonner
Kyoto ? Lorsque la question a été posée
à la conférence de presse des ministres
de lenvironnement des Amériques vendredi
dernier, un malaise sest installé. Finalement,
la question a été adressée au ministre
de lEnvironnement du Bélize, petit pays
de 250 000 personnes et qui est situé très
bas par rapport au niveau de la mer, donc très
sensible à d'éventuels changements climatiques.
"Nous sommes inquiets. Nous croyons que ceux qui
causent le plus de problèmes doivent payer. Nous
narrivons pas à un consensus là-dessus."
Rappelons que les États-Unis représentent
4% de la population mondiale, mais quils sont
responsables de 25% de la pollution de la planète.