Les changements climatiques: une
occasion d'affaires!
(ASP) - Il faut se promener au milieu
d'un congrès comme Americana, consacré
aux technologies environnementales, pour réaliser
à quel point l'environnement est devenue une
"business" comme une autre. Mais si les occasions d'affaires
y sont de plus en plus nombreuses dans les pays industrialisés,
les besoins les plus criants risquent de venir des pays
en voie de développement (PVD).
Lors de ce congrès Américana,
qui avait lieu la semaine dernière à Montréal,
Jean-Luc Allard, ingénieur et vice-président
chez SNC-Lavalin, a par exemple présenté
les résultats dune étude menée
pour le compte du Ministère de l'Industrie et
du commerce du Québec (MIC). Il en ressort que
les besoins dénergie dans les PVD seront
de plus en plus pressants. Même les alternatives
comme l'énergie éolienne, "qui coûtent
de moins en moins cher, présentent des opportunités.
Ensuite, les usines devront être plus propres.
Puis, nos produits et services seront en demande" ce
qui favorisera le transfert de connaissances et de savoir-faire
vers les PVD.
Mais il y a plus. Les fameux "mécanismes
flexibles" négociés dans le cadre du Protocole
de Kyoto pour la réduction des gaz à effet
de serre (par exemple, les échanges de crédits
lorsqu'une entreprise d'ici diminue de x tonnes les
émissions de CO2 d'une usine dans un PVD, même
à petit prix) représenteraient un marché
non négligeable. Selon l'Agence américaine
pour le développement international (US Aid),
il y aurait là un marché estimé
à 30 milliards$ US, avec un potentiel de 50 à
65 milliards$ en 2010.
Tous les secteurs économiques sont
visés d'ici 2010 par ces technologies "vertes",
bien qu'à des degrés divers: lénergie
(62%), les résidences et commerces (26%), les
industries (11%) et le transport (1%). Pourquoi si peu
dans le transport ? Selon des études de marché
menées dans les PVD, les transports ne constituent
pas une priorité gouvernementale (puisqu'un très
faible pourcentage de la population possède un
véhicule), au contraire de l'approvisionnement
en énergie.
Les sources dénergies peuvent
être nombreuses. À titre dexemple,
M. Allard nommait le grand potentiel des biogaz qui
émanent des sites denfouissement. " En
les récupérant, on peut produire de grandes
quantités délectricité tout
en réduisant considérablement les émissions
de méthane, un gaz 21 fois pire que le CO2 pour
leffet de serre ". Pour lancien
site Miron, à Montréal, cette technologie
a permis déviter le relâchement de
l'équivalent de 18 millions de tonnes de CO2
dans latmosphère, en quelques années.
Ils produisent maintenant assez délectricité
pour alimenter près de 17 000 demeures à
lannée.
Comme sources d'énergie, il y a
aussi, pêle-mêle, la digestion anaérobie
en usine des déchets domestiques, de la biomasse
comme combustible, de lhydroélectricité,
des programmes déconomies dénergie,
des technologies gazières, etc.
Mais au fait, les PVD auront-ils les moyens
dimporter de $50 à $65 milliards US de
technologies, produits et services dici 2010?