L'environnement sur puce informatique
(ASP) - Un désastre environnemental
-par exemple, un gros déversement pétrolier-
peut se produire à tout moment, aussi bien dans
l'eau que sur terre. Le défi des équipes
durgence environnementale réside donc en
une réponse appropriée, peu importent les
conditions. Des outils informatiques leur viennent désormais
en aide
du moins, quand ces équipes d'urgence
savent s'en servir!
On appelle ces outils des systèmes
dinformation géographique (SIG). À
la base d'un SIG, on trouve tout d'abord une carte topographique
classique avec ses routes, ses villages, ses courbes de
dénivellation. Sajoute linformation
météorologique, les types de terrains, les
courants marins, les ressources matérielles (pompiers,
police, entrepôts), les habitats sensibles, les
zones de culture, les frayères, les prises deau
En fait, toute linformation pouvant aider à
prendre une décision rapide afin de protéger
les habitats menacés et minimiser les risques pour
les humains. La centralisation et lorganisation
des informations sont donc primordiales. On adjoint même
à cette base de donnée des outils de simulation
qui permettent dévaluer les différents
scénarios.
Qui possède de telles banques ? Plusieurs
ministères ont créé leurs propres
SIG, dont Environnement Canada, le Ministère de
lenvironnement du Québec (MENVIQ) et celui
de la sécurité publique. Des entreprises
privées, utilisant des produits toxiques, possèdent
aussi de telles banques de données, précise
Benoît St-Onge, chercheur sur les SIG à lUQAM.
Il ajoute quau Canada, limplantation de tels
systèmes se fait plus lentement quaux États-Unis,
qui en possèdent depuis une décennie.
Un outil formidable? Des problèmes
existent cependant, dont au premier plan, le facteur humain.
Le système est généralement performant,
mais les équipes ont du mal à se comprendre:
des cours de relations humaines sont souvent nécessaires
!
Un fonctionnaire du MENVIQ insiste sur un
autre point: la mise à jour des données.
Les frayères, par exemple, ne sont pas nécessairement
fixes au fil des ans. Les mises à jour doivent
donc être constantes et la collaboration fédérale-provinciale
est nécessaire, les informations étant éparpillées
dans plusieurs officines à Ottawa et dans les provinces.
Mélanie Talbot, la conceptrice du SIG dEnvironnement
Canada pour le Québec espère la création
prochaine dun "guichet unique Internet",
où tous les intervenants pourraient déposer
leurs informations, mais aussi utiliser le système
-ce qui, espère-t-elle, faciliterait les mises
à jour. Un tel guichet demande cependant des normes
de sécurité plus élevées,
afin de s'assurer que certaines informations demeurent
confidentielles, ce qui demandera encore un peu de temps.