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Le 20 mars 2003



La récupération au Québec: deux poids, deux mesures

(ASP) - En l'an 2000, les Québécois ont récupéré 322 000 tonnes de déchets domestiques en participant à leur collecte sélective municipale. Une solide progression, puisque c’était près de 200 000 tonnes de plus qu’en 1992.

Selon le Bilan 2000 de la gestion des matières résiduelles au Québec, 950 municipalités, représentant 89% de la population, pratiquent le recyclage des matières résiduelles domestiques. En ajoutant l’effort réalisé par des industries, des commerces et des institutions, ce sont au total 2,5 millions de tonnes métriques de déchets qui ont ainsi été retirés des lieux d’enfouissement.

À première vue, il y a donc de quoi se féliciter. Précédé de peu par l’Ontario, qui compte un volume légèrement supérieur de récupération, avec 96% des foyers équipés de bacs verts, le Québec est l’une des provinces canadiennes les plus dynamiques.

Une analyse détaillée des chiffres présente toutefois un tableau plus sombre. " Quand on regarde de près ce que les citoyens mettent dans leur bac, on constate que les chiffres sont passablement galvaudés ", dénonce Maryse Vermette, directrice générale de la MRC de Lajemmerais, première municipalité régionale de comté à avoir établi un système de collecte sélective des déchets, en 1991. " Recyc-Québec se garde bien de dire qu’environ 20 % de ce qui est récupéré retourne à l’enfouissement ", ajoute Karel Ménard, du Front commun québécois pour une gestion écologique des déchets.

Depuis 1998, ce Front commun scrute région par région les données disponibles sur la gestion des déchets. Il en ressort qu’entre 1988 et 2000, les Québécois ont généré 40 % plus de déchets, passant de 7 à 11 millions de tonnes. Or, le Plan d’action québécois sur la gestion des matières résiduelles 1998-2008 a fixé son objectif de récupération à 65% des matières résiduelles recyclables, et ce, en se basant sur le tonnage produit en 1996. En tenant compte de l’augmentation du volume des déchets, le véritable taux de récupération en 2008 sera donc de 37 %… soit le même que celui de 1998!

Depuis 1995, pendant que les citoyens étaient invités à de plus grands efforts, le ministère de l’Environnement autorisait par décret l’agrandissement et l’établissement d’au moins 26 lieux d’enfouissement sanitaire (LES), tandis que le Bureau d’audiences publiques en environnement analysait au moins une demande d’agrandissement d’un LES par région administrative.

Enfin, il y a un dernier problème. Malgré la hausse du volume récupéré au fil des années, les revenus totaux de la vente du papier, du verre, des métaux et des plastiques ont chuté de 25,8 millions $ en 2000 à 18,8 millions $ en 2001.


Une gestion sans contrôle

Michel Lambert, du Conseil régional en environnement (CRE) de Lanaudière, estime que seule une gestion totalement publique des déchets peut produire des résultats valables en matière de récupération et de recyclage. À défaut d’un tel choix politique, son organisme milite pour l’imposition d’une redevance à la tonne enfouie. À l’occasion du Colloque sur les matières résiduelles organisé par Recyc-Québec, le gouvernement du Québec a confirmé qu’il songeait sérieusement à imposer cette solution.

À l'heure actuelle, dans la plupart des MRC, la collecte pour la récupération et l’enfouissement est réalisée par une entreprise qui, souvent, gère aussi le tri et la revente au recyclage. Selon les régions et la densité du territoire, il en coûte, pour chaque foyer, entre 14$ et 46$ par tonne par année pour l’enfouissement… contre 125 à 250$ par tonne pour la récupération. Les campagnes incitatives sont donc très rares!

" Une redevance de 10$ à 15$ par tonne métrique enfouie, versée à un Fonds destiné au développement de marchés de recyclage et à la sensibilisation, donnerait amplement d’argent pour financer la récupération", évalue Gilles Côté, porte-parole du Regroupement national des CRE du Québec.


La loi 102

Le gouvernement du Québec s’est rangé en partie du côté de ces arguments des environnementalistes. Analysé en mai dernier en commission parlementaire, le projet de loi 102, modifiant la Loi sur la qualité de l’environnement et la Loi sur la Société québécoise de récupération et de recyclage, donne effectivement à Recyc-Québec le pouvoir d’imposer une redevance aux entreprises. Résultat: l’industrie des emballages et celle des imprimés devra dorénavant assumer 50 % des coûts nets de la récupération pratiquée par les municipalités. Recyc-Québec entend aller plus loin. " On ne peut pas éviter de penser à une tarification à la tonne de déchets enfouis et à une hausse du coût de l’enfouissement. On évalue aussi l’hypothèse d’imposer un permis à l’exploitant du lieu d’enfouissement. En Ontario, il coûte 50 000$ et ici à peu près zéro", raconte Jean-Maurice Latulipe, président de Recyc-Québec. M.Latulipe souhaite également publiciser les ententes établies avec les gestionnaires d'édifices publics qui intégreront la récupération dans les espaces à bureaux.

Denise Proulx

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