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Le 11 mars 2004



 

L'herbe qui se fume

(ASP) - Mâché, inhalé, infusé ou encore prisé, le tabac était omniprésent dans les rituels autochtones. Ce que l'on sait moins, c'est qu'il se consommait également au quotidien et que certaines personnes avaient bien du mal à s'en passer.

"Les Amérindiens reconnaissaient des vertus au tabac : son goût, son odeur, sa capacité d'apaiser les passions, etc. C'est pourquoi certains l'aimaient tellement qu'ils développaient une dépendance", confie Sylvie Savoie. Cette ethno-historienne a présenté récemment ses travaux sur "Le tabac dans les sociétés autochtones du Nord-Est aux 17e et 18e siècles", lors d'un colloque sur la Transformation historique des systèmes religieux amérindiens à l'Université de Sherbrooke.

Les usages rituels du tabac forment un pan plus connu : offrande aux dieux et à la nature, communication avec les esprits, etc. Ainsi, lors d'un parcours dans une rivière particulièrement difficile, il n'était pas rare que les Amérindiens lui offrent du tabac afin de passer les torrents sans danger. "De nombreuses coutumes se sont perdues car les missionnaires désiraient que les Indiens délaissent ces rites qu'ils considéraient comme païens", note Sylvie Savoie. Mais certains rites ont survécu à cette censure chrétienne.

Or, l'ethnologue, elle-même ancienne fumeuse et passionnée de spiritualité autochtone, relève que déjà, lors de la période pré-européenne, l'usage du tabac dépasse les rituels. Il entre dans la consommation quotidienne. "Et lorsque les Autochtones manquent de tabac, il n'est pas rare qu'ils consomment de l'écorce râpée". Ces derniers fument alors une plante connue sous le nom de Nicotania rustica, qui pousse principalement au nord et au sud-ouest de l'Ontario. Lorsque les Européens poseront le pied sur le sol américain, ils apporteront avec eux une nouvelle variété, Nicotania tabacum, consommée encore aujourd'hui.

L'usage du tabac remonte à près de 8000 ans. Les communautés des Grands Lacs le cultivent et s'en servent dans le troc avec d'autres peuples, les Algonquins par exemple. Mais avec l'arrivée des Européens, grands cultivateurs et importateurs, la consommation se généralise. Lors des rencontres diplomatiques, les Français apportent du tabac et découvrent le rituel du calumet –ou plutôt de la pipe, dans l'est du Canada– destiné à "éclaircir l'esprit et à faire la paix". Un symbole qui restera fortement associé, dans la culture populaire, aux Amérindiens.

Sylvie Savoie a dirigé récemment un numéro de la revue Recherches amérindiennes au Québec consacré aux Abénaquis. Elle participe également à l'élaboration du contenu d'un site internet pédagogique consacré aux sociétés algonquiennes et iroquoiennes, en collaboration avec Diane Boily, pédagogue à l'université du Québec à Trois-Rivières. Le site doit être lancé à la fin-mars.

 

Isabelle Burgun

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