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Le 28 février 2005



Ubiqui-quoi?

(ASP) - Déjà récompensées en 2004 par un prix Nobel de chimie, les recherches sur l’ubiquitine, une protéine méconnue mais fondamentale au bon fonctionnement de notre corps, viennent de connaître un nouveau développement. En décembre, l’équipe de Michel Bouvier, professeur au département de biochimie de l’Université de Montréal annonçait la mise au point d’une technique inédite permettant de suivre en direct l'ubiquitine à l’intérieur même des cellules.

Le nom ubiquitine provient de ubiquité, parce qu'elle est présente dans la plupart des organismes vivants évolués, y compris nous-mêmes. En se fixant sur certaines protéines, elle agit comme une étiquette qui permet à la machine cellulaire de reconnaître les protéines, puis de les éliminer. " Au départ, explique M. Bouvier, ce processus de fixation (d’" ubiquitination ") qui a lieu à l’intérieur de la cellule était juste associé à la dégradation des protéines en fin de vie ou non fonctionnelles."

C’était déjà, en soi, d’une grande importance. Mais aujourd’hui, il est établi que l’ubiquitination et la dégradation qui s’ensuit jouent un rôle majeur dans le fonctionnement de la cellule, notamment dans le processus de réparation de l’ADN, le contrôle de l’expression des gènes, etc.

Le sujet est donc plus que jamais " brûlant ", fait valoir M. Bouvier, parce que si l’ubiquitine est impliquée dans les aspects les plus fondamentaux de la vie de la cellule, elle devient du coup un levier sur lequel il est possible d’agir quand un dérèglement (qui mène éventuellement à une maladie) est observé. Ainsi, les chercheurs rêvent déjà d’utiliser cette petite molécule comme une cible dans le traitement du cancer, de l’asthme ou de la résistance à certains médicaments.

Et c’est là que l’outil développé par l’équipe de M. Bouvier se révèle d’une grande utilité. Le principe consiste à mesurer en temps réel l’échange d’énergie entre l’ubiquitine et la protéine à laquelle elle s’est fixée. Plus une protéine est " ubiquitinée ", plus l’échange d'énergie est important. Qui plus est, le système développé dans les laboratoires de M. Bouvier permet aussi d’observer les effets de l’addition d’une drogue, ou de tout autre modification, sur le processus d’ubiquitination et sur la dégradation de la protéine étudiée.

Or, en modifiant le processus qui conduit à la dégradation d’une protéine, on devient capable de contrôler la quantité de cette protéine. S'il s'agit d'une protéine qui a pour fonction de limiter le développement de tumeurs cancéreuses, on comprend que de plus en plus de chercheurs se penchent sur le sujet.

Publié dans les pages de la prestigieuse revue Nature Methods, l’article décrivant par le menu la technique mise au point par l’équipe de M. Bouvier a déjà reçu un accueil enthousiaste de la part des chercheurs qui œuvrent dans le domaine : " nous recevons des requêtes deux à trois fois par semaine de scientifiques partout dans le monde qui veulent utiliser notre système dans leurs recherches ".

Erwan Le Fur

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