Les entreprises et l'environnement:
l'approche punitive fonctionne-t-elle?
(ASP) - Faut-il
obliger les entreprises à respecter l'environnement,
ou les y inciter par des "bonbons" écononomiques?
Selon Environnement Canada, les incitatifs économiques
ont plus de succès que les approches punitives.
"Les instruments du marché peuvent
faire la promotion du développement économique
durable", disait Norine Smith, sous-ministre adjointe
à EC lors dune conférence au congrès
Américana sur les technologies environnementales.
La sous-ministre aurait également pu ajouter que
de faire respecter la loi, ça coûte cher,
et qu'il est de surcroît difficile de la mettre
en application.
Parmi les incitatifs financiers possibles:
on peut éliminer les programmes dappui traditionnels
aux industries polluantes. On peut aussi obliger les entrepreneurs
à prévoir une gestion environnementale de
leur entreprise, dès la rédaction de leur
plan daffaire. On peut offrir plus dinformations
aux gestionnaires et les mettre en contact avec des personnes
ressources. On peut créer des taxes sur leau,
sur lénergie, sur lémission
de gaz à effet de serre (GES), sur les déchets,
sur les produits toxiques, etc. On peut offrir des programmes
de subvention pour lachat de technologies vertes.
Offrir des systèmes déchanges de crédits,
lesquels ont un certain succès aux États-Unis
pour contrer les pluies acides. On peut offrir des remboursements
fiscaux aux entreprises respectueuses.
"Les compagnies ne peuvent plus polluer
et nous faire payer la facture", estime Norine Smith.
Selon elle, les ministres de lenvironnement et des
finances vont de plus en plus se concentrer sur cette
réalité. Les politiques environnementales
tiendront de plus en plus compte des coûts réels
des produits. "Les producteurs et les usagers devront
payer le plein prix", celui qui inclut les impacts
de la pollution sur la santé, la gestion environnementale
dans les usines, le transport durable, lemballage,
lépuration de leau, les besoins en
énergie, la production de GES, etc.
"Si vous voulez que les entreprises
embarquent, cest simple : il faut parler leur
langage ! Il faut parler dargent" lance Guy
Desmarais, du ministère de lindustrie et
du commerce.