Les soins intensifs laissent des traces
sur les enfants
(ASP) - Certains enfants ayant dû
séjourner aux soins intensifs montrent des signes
de stress post-traumatique. Des peurs et des crises danxiété
peuvent perdurer plusieurs mois après leur retour
à la maison. Janet Rennick, et une équipe
dinfirmières à lHôpital
de Montréal pour enfants, ont mené une étude
afin didentifier les enfants les plus à risque.
Elles se sont penchées sur 60 enfants,
âgés en moyenne de 11 ans et provenant de
deux centres hospitaliers. Ceux-ci ont été
divisés en un groupe à haut risque de séquelles
post-traumatiques (20 enfants) et un groupe à bas
risque (40). Une évaluation a été
faite six semaines et six mois après leur sortie
de lUnité de soins intensifs pédiatriques.
Les résultats, présentés
dans le cadre du 9e Symposium international
sur la recherche en soins infirmiers, qui avait lieu à
Montréal les 11 et 12 avril, permettent d'associer
deux facteurs au risque élevé de séquelles
psychologiques : la sévérité
de la maladie et la sévérité des
procédures médicales employées. " Les
enfants ont une bonne capacité dadaptation,
fait remarquer Janet Rennick, mais il semble y avoir un
seuil au-delà duquel le nombre de procédures
invasives, comme des injections, des intubations et des
ponctions lombaires, devient tout simplement trop élevé. "
Les infirmières ont été
surprises de constater que le fait dêtre inconscient
au moment des soins invasifs ne protégeait pas
les enfants. "Peut-être sont-ils plus conscients
que nous le pensons, se demande Janet Rennick ou il y
a autre chose, associée à ce qui a mené
à lhospitalisation, que nous navons
pas pris en compte?"
Les infirmières de lUnité
de soins intensifs pédiatriques vont continuer
d'étudier le sujet. Elles ne peuvent bien sûr
rien faire quant à la sévérité
de la maladie. Mais elles aimeraient voir si le fait de
regrouper autant que possible dans une période
de temps donnée les procédures invasives,
permettrait den diminuer limpact. Elles vont
aussi explorer la possibilité de préparer
lenfant, en lui indiquant ce qui sera fait et à
quel moment. "Lenfant aurait peut-être
ainsi le sentiment de retrouver un certain contrôle
sur ce qui lui arrive. Idéalement, nous voudrions
aussi offrir aux familles de ces enfants de laide,
dans lannée qui suit leur hospitalisation
aux soins intensifs."
Suzanne Champoux