Les OGM réévalués...
et rebaptisés
(ASP) - Ottawa cherche à rétablir
le dialogue avec ceux qui réclament létiquetage
obligatoire des organismes génétiquement
modifiés (OGM). Pour ce faire, il entend donc mettre
en place une échelle dévaluation de
ces aliments (de "l'acceptable au "pas acceptable du tout")...
et il rebaptise les OGM.
Le mandat a été confié
au Comité consultatif de la biotechnologie (CCCB).
On se rappellera quen octobre, les députés
de la Chambre des Communes avaient majoritairement rejeté
en 2e lecture le projet de loi C-287
sur létiquetage obligatoire des OGM. Pour
contrer la grogne des groupes de pression, le gouvernement
fédéral a donc confié à ce
CCCB le mandat de tenir des ateliers de discussion avec
des publics cibles, chargés de discuter de la pertinence,
de la viabilité et de lutilité de
cette grille dévaluation des OGM.
Le CCCB, qui naura pas la tâche
facile, a décidé, dans un premier temps...
de renommer les OGM: ce sont dorénavant des produits
alimentaires et agricoles génétiquement
modifiés (PAAGM).
Quant à son "échelle d'acceptabilité",
présentée lors du passage du CCCB à
Montréal le 20 mars, elle comprend, telle que proposée,
quatre niveaux, allant de "lacceptable"
au "pas acceptable du tout". Plus précisément,
avant que Santé Canada et lAgence canadienne
dinspection des aliments (ACIA) ne donnent leur
accord à la commercialisation dun OGM, celui-ci
devra obtenir un bon niveau dacceptabilité
dans cinq grandes catégories: santé et environnement,
facteurs environnementaux, facteurs socio-économiques,
facteurs éthiques et grandes incidences sociales
et internationales.
Les participants à la rencontre de
Montréal, pour la majorité des représentants
dorganismes de consommateurs, se sont dabord
inquiétés de savoir qui utilisera cette
échelle dacceptabilité et comment
les consommateurs pourront-ils savoir si les recommandations
seront rigoureusement suivies. Unanimement, les participants
ont réclamé que lévaluation
des OGM soit réalisée par un organisme totalement
indépendant des gouvernements et de lindustrie.
Certains ont insisté pour quune distinction
soit faite entre les OGM destinés à la consommation
humaine et la consommation animale.
Le CCCB doit aussi rencontrer des représentants
de lindustrie, du secteur de la santé et
des universitaires. Un comité aviseur devra compiler
les propositions faites à propos de cette échelle
dacceptabilité et soumettre des recommandations
à Santé Canada pour le début de lété.
Denise Proulx