L'obésité, un problème
de... taille
(ASP) - Ne craignez plus d'être lourd
comme un camion, le danger vient plutôt du pneu
qui se forme gracieusement sur votre ventre...
Quelque 31% des Canadiens adultes
sont obèses. Parmi eux, 50% des hommes et 34% des
femmes localisent ce surplus au niveau de la ceinture
(surtout après 40 ans). C'est-à-dire que
leur tour de taille dépasse 90 cm (pour les hommes)
et 100 cm (pour les femmes). Cette accumulation des graisses
peut entraîner une fragilité cardiaque et
par la suite, des maladies cardio-vasculaires.
Peser lourd ne signifie pas nécessairement
être trop gros. En revanche, être anormalement
bedonnant indiquerait une potentielle obésité.
Même avec une tension artérielle et un taux
de cholestérol normaux, le risque de diabète
ou d'infarctus du myocarde est alors bien présent.
Le tour de taille paraît donc être un endroit
"stratégique" car le diabète, l'hypertension
artérielle et les triglycérides (des graisses
provenant de la dégradation des sucres par l'organisme,
qui sont facteurs de maladies cardio-vasculaires) trop
élevés dans le sang ont un lien direct avec
les kilos superflus "dangereux", lesquels sont essentiellement
localisés au niveau de la ceinture.
Néanmoins, ce bedon trop important
n'est-il pas la manifestation de la maladie déjà
installée? L'obésité est en effet
prévisible chez l'enfant avant l'âge de 6
ans. En associant le tour de taille au poids, aux habitudes
et antécédents familiaux, aux facteurs génétiques,
le médecin peut prévoir un éventuel
embonpoint. Pour empêcher l'apparition de cette
brioche et des maladies qui en découlent, "afin
d'améliorer le profil de santé du patient"
(et le profil tout court !), "il faut sortir du cadre
médical, réinvestir dans l'éducation
populaire en apprenant aux jeunes à mieux manger
et à bouger", déclare le Dr. Després
qui, en mars, a publié dans le British Medical
Journal une étude là-dessus.
L'accumulation de graisses garantit
la survie de l'espèce lors de périodes de
famines. Mais notre civilisation moderne ne dépense
plus autant d'énergie qu'elle en ingurgite. Il
est plus facile d'utiliser les moyens de transport (pour
se rendre au McDo!), les ascenseurs, les télécommandes...
Alors à défaut de prévenir, il faut
guérir! Les traitements sont contraignants: modification
de l'alimentation, activité physique et suivi psychologique.
Ces mesures, hélas, mènent régulièrement
à l'échec.
Même si l'on découvre
petit à petit ce qui nous avertit de la maladie,
l'obésité reste un impondérable pour
ceux qui en souffrent!