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Le 29 mai 2001




Le rôle des intellectuels: prendre position

(ASP) - L’intellectuel fait parfois le saut en politique, mais cette décision ne résulte pas toujours d’un choix volontaire. Et une fois dans le bateau, un intellectuel peut-il vraiment faire entendre ses idées? Des intellectuels ayant frayé avec divers milieux politiques, de Jérusalem jusqu'à la Maison Blanche, s’exprimaient samedi dans le cadre du congrès de la Fédération canadienne des sciences sociales et humaines, lors d'un colloque intitulé Le rôle des intellectuels dans le monde.

Deux des conférenciers, William Galston, conseiller du président Clinton à la Maison Blanche et Claude Ryan, ayant œuvré plusieurs années au sein du Parti Libéral du Québec, ont par exemple affirmé s’être fait pratiquement "traîner" en politique. Michel Seymour quant à lui, professeur de philosophie à l’Université de Montréal, a travaillé de près avec le Bloc Québécois. Bien qu’il considère son expérience plutôt positive, il souligne que "les véritables défis des intellectuels ne sont pas au sein d’un parti politique. Par contre, si l’intellectuel choisit d’adopter ouvertement une tendance, on croit qu’il prépare un saut en politique. Certains considèrent même ses travaux universitaires comme "contaminés" par ses idées politiques alors que d’autres craignent qu’il ne se serve de ses cours pour faire passer un message politique".

Thomas Flanagan, aujourd’hui chroniqueur au National Post, a de son côté travaillé comme directeur de la recherche auprès de Preston Manning au début des années 1990. "J’ai trouvé que passer ma vie à l’emploi d’un parti politique était très éloigné de mes attentes. La vérité n’est pas la valeur la plus importante en politique et cela me dérangeait. Je n’étais pas payé pour dire la vérité aux médias, mais pour leur transmettre les lignes directrices du parti."

Comme M. Flanagan, William Galston a dû, lors de son séjour à la Maison-Blanche, défendre des positions auxquelles il n’adhérait pas. "Lors de la campagne d’Al Gore, j’ai dû défendre la politique éducationnelle du parti alors que je ne l’approuvais pas. Je considérais par contre que le bien-être des Américains serait mieux servi ainsi qu'avec les politiques de George W. Bush. C’est ce qui m’a poussé à agir malgré mes convictions personnelles."

Faire le grand saut ?

Claude Ryan pose quelques conditions aux intellectuels en politique: "il faut qu'il accepte de s’engager clairement. Ensuite, il doit accepter de travailler avec le parti, selon ses directives. L’intellectuel qui se lance en politique doit aussi user d’un certain niveau de langage, simple et accessible au citoyen ordinaire. " Thomas Flanagan est d’accord sur ce point : "ce n’est pas parce qu’on exprime quelque chose en des termes plus simples que cela en diminue la pertinence".

Ruth Gavison, de l’Université hébraïque de Jérusalem, préfère ne pas sauter : "pour exercer un rôle sans s’engager directement en politique, on peut agir à titre de citoyen qui exprime son opinion, mais ainsi, on demeure parfois trop neutre. Mieux vaut prendre position en tant qu’intellectuel. Alors, la beauté de la protestation augmente avec le degré d’atrocité de l’action posée. Je ne crois pas qu’en tant qu’intellectuelle, je détienne un avantage moral. C’est peut-être même un désavantage, puisqu’ayant été élevée dans le confort, je ne sais pas ce que c’est de vivre dans des conditions difficiles. Pour bien faire le travail, nous devrions aller voir les gens, pour mieux les connaître."

Anouk Gingras

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