Bilan du Sommet des Amériques
Les médias à la bonne place?
(ASP) - Quel rôle ont joué
les médias lors des manifestations ayant entouré
le Sommet des Amériques? Aurait-on pu laisser davantage
de côté les images enfumées, pour
se tourner vers lendroit où sexprimaient
le plus grand nombre de manifestants ?
Cétait lune des questions
posées lors du "Bilan du troisième
Sommet des Amériques", qui se tenait mardi
à lUniversité Laval, dans le cadre
du Congrès de la Fédération canadienne
des sciences humaines et sociales. Mais une question qui
a été éludée. Trois professeurs,
Robert Wolfe, de lUniversité Queens,
Gordon Mace, de lUniversité Laval et Andrew
Cooper de lUniversité de Waterloo, ont tracé
un portrait densemble des retombées de ce
Sommet qui a attiré tant de passions. Alors quils
semblent tous trois sentendre pour dire que lélément
majeur qui marquera le Sommet, est le "respect de
la démocratie", c'est-à-dire que les
pays qui en ignoreront les principes fondamentaux se verront
exclus du processus de libre-échange des Amériques,
par contre, les trois experts ont très peu abordé
la question de la faible présence des médias
lors de la grande marche des peuples, événement
lui aussi directement lié à l'expression
de la démocratie.
Il a fallu lintervention dune
personne de lassistance pour souligner la tendance
des médias à ne montrer que les endroits
où explosait la violence. Selon Robert Wolfe, le
point de vue des médias se traduirait ainsi: sans
les manifestants bousculant les barricades, les caméras
de télévision nauraient eu aucune
image intéressante à se mettre sous la dent.
Lattention des médias a donc été
ainsi détournée des vrais enjeux, comme
le soulignait avec déception un participant à
la "grande marche des peuples". Gordon Mace
considère lui aussi que "les médias
ont un rôle important à jouer et ce quils
transmettent sert à former lopinion publique,
ou encore à la déformer".
Louis Bélanger, directeur des Hautes
études internationales à lUniversité
Laval et modérateur de lévénement,
souligne pour sa part que "la voie de la violence
est la voie de laction politique la moins bien contrôlée,
et qui sengage dans la violence peut difficilement
blâmer lautre de ne pas avoir respecté
les règles du jeu".