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Le 30 mai 2003



Santé mentale et vieillissement

Lorsque la vie use

(ASP) - À 81 ans, M Roméo s’irrite facilement. Il se met même à sacrer lorsque l’infirmière lui demande d’accomplir quelque chose qu’il ne veut pas. Que faire pour qu’il change de comportement? "Le personnel soignant se sent le plus souvent démuni face aux troubles de santé mentale des aînés. Une intervention mal adaptée découle le plus souvent d’une mauvaise compréhension du problème", résume Léonie Jean.

Cette étudiante à la maîtrise en psychologie à l'Université Laval a contribué à un questionnaire sur la santé mentale des aînés, destiné au personnel soignant de trois centres hospitaliers de séjour longue durée (CHSLD) de Québec. Les résultats de ce questionnaire étaient dévoilés lors du colloque sur la Santé mentale et le vieillissement du 71e congrès de l’Association francophone pour le savoir (Acfas).

Ils sont 240 infirmiers, auxiliaires et préposés aux bénéficiaires –dont seulement 32 hommes– à avoir ainsi pu évaluer leurs connaissances sur la dépression, la désorientation, l’agitation ou encore l’anxiété chronique. Sous la supervision du professeur Philippe Landreville, Léonie Jean a adapté en français un outil employé avec beaucoup de succès dans les centres anglophones, le QSISM.

Les résultats montrent que les infirmières s'en sortent mieux (15 bonnes questions sur 20) que les auxiliaires (13,8) ou les préposés (13,1). "Plus le poste et le niveau de scolarité sont élevés, meilleur est le résultat; plus que les années d’expérience", souligne Léonie Jean.

Organisé par l’Association québécoise de gérontologie, ce colloque rapportait différentes études sur la santé psychologique des personnes âgées: anxiété et dépression, l’âgisme et les soins et même la peur du crime et la détresse psychologique. "Alors qu'ils connaissent moins d'agressions, les aînés s'avèrent plus nombreux à les craindre" relève Marie Beaulieu responsable de la maîtrise en gérontologie de l’université de Sherbrooke. Certains aînés transforment même leur maison en forteresse. Cette peur est le plus souvent liée à une profonde détresse psychologique.

Multiplication des événements stressants, changements familiaux, pertes de rôles sociaux… Quelle qu'en soit la raison, les femmes y seraient plus sujettes que les hommes. "Le soutien social a un effet protecteur. Sa diminution avec l'âge occasionne un stress qu'on a encore bien du mal à évaluer" dit le chercheur Michel Préville du centre de recherche Fernand-Seguin de l'Hôpital Louis-H. Lafontaine.

"Il y a des liens évident entre l'anxiété et la dépression" soutient sa collègue Sabine Rousseau. Troubles distincts ou deux pôles d'un même spectre ? Les experts ont bien du mal à trancher mais il apparaît que l'anxiété augmente le risque de développer des troubles dépressifs. Parmi tous les indices répertoriés, on relève les problèmes de sommeil.

Du repli sur soi aux comportements violents, voire suicidaires, les troubles mentaux s'avèrent parfois bien difficiles à cerner par un personnel médical peu formé. "Il sous-estime les liens entre la dégradation de la santé physique et celle de la santé mentale", soutient Sylvie Lauzon, de l'École d'infirmières de l’université d’Ottawa.

Cette équipe de recherche a évalué durant deux ans et demi des patients âgés de 15 cliniques externes avec de nombreux effets: réduction des signes de symptômes psychiatriques, baisse du stress, amélioration des performances cardio-vasculaires, plus de goût de vivre, etc.

Sylvie Lauzon constate une administration abusive d'anxiolytiques chez les patients âgés. "Chez les plus de 65 ans, il y a deux fois plus de prescriptions alors qu'il n'existe pas de lien physique", s'écrie-t-elle dénonçant à la fois le manque de formation du personnel soignant et la persévérance des stéréotypes et des préjugés de l'âgisme. "Alors qu'une grande partie de la population prend de l'âge, il est temps d'avoir une vision plus réaliste du vieillissement. "

Les troubles mentaux découlent souvent des bouleversements propres au 3e âge: solitude, retraite, veuvage, perte d’autonomie ou de revenu, etc. Mais lorsqu'on les interroge sur le sujet, les aînés ont souvent tendance à minimiser leurs problèmes psychologiques.

Isabelle Burgun

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