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Le 11 juin 2001




Un oeil sur Mars

(ASP) - Après s’être consacrés aux satellites de communication et au bras-robot, les efforts spatiaux du Canada pourraient se tourner vers la planète Mars. Du moins, c’est ce que l’Agence spatiale canadienne a suggéré à quelque 120 scientifiques réunis le mois dernier à Montréal: l’aider à préparer une mission martienne "si imposante qu’elle pourra contourner les budgets serrés et dépasser les autres priorités, afin de gagner l’appui financier du gouvernement", selon l’interprétation qu’en fait la revue américaine Science dans sa dernière édition.

Les scientifiques ont planché sur des idées telles que des instruments capables de creuser jusqu’à 10 mètres sous le sol martien, ou le prélèvement d’échantillons sur une des deux lunes de Mars. "Nous voyons cela comme la prochaine étape du programme spatial du Canada", déclare dans Science l’astronaute canadien Marc Garneau, récemment nommé à la vice-présidence de l’Agence spatiale. "Nous voulons être impliqués de façon autres que périphériques."

Le coût d’une mission robotisée vers Mars est estimé à 300 millions$. En comparaison, le budget total de l’Agence spatiale canadienne au cours de la dernière année a été de 234 millions$. Même en tenant compte du fait qu’une telle mission impliquerait une coopération internationale, une collaboration accrue du Canada nécessiterait un plus gros budget pour l’Agence —ce que souhaite, il ne s’en cache pas, Marc Garneau.

Au cours des prochains mois, l’Agence compte mettre sur papier différents scénarios pour une telle mission martienne qui, en 2007 ou 2009, permettrait une implication poussée de l’expertise d’ici... "et ferait appel au sens de l’aventure du public". Ces projets locaux pourraient être intégrés aussi bien aux sondes américaines en cours de développement (deux lancements sont effectivement prévus, en 2007 et 2009) qu’aux projets européens et même japonais; là-dessus, rien n’est fixé.

Au cours de l’été, l’Agence doit financer une série de projets scientifiques dans diverses universités, en géologie planétaire, étude des atmosphères, et dans cette nouvelle discipline appelée astrobiologie — ou la recherche des conditions favorables à l’apparition de la vie ailleurs que sur Terre.

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