L'événement de la semaine.


Pour tout trouver
sur Internet!


Tous les médias
en un clin d'oeil!


Nos nouvelles brèves
  
  


Notre chronique de
vulgarisation scientifique!



Plus de 1500 questions





Hommage à...
Le monde delon GOLDSTYN
La science ne vous interesse pas?
Dossiers
Promenades






Le 14 juin 2001




Où il y a des gènes, il y a du plaisir

(ASP) - Un nouvel espoir apparaît dans la lutte contre le cancer. Les recherches dirigées par le Dr John White, physiologiste à l'Université McGill, ont montré que la vitamine D3 et surtout l'EB1089, sa version synthétique conçue dans les laboratoires de la compagnie danoise Leo Pharmaceuticals, bloquent la prolifération des cellules cancéreuses.

Chacune de nos cellules possède un programme de fonctionnement différent, dont le code est enfermé dans les gènes. Or le cancer est une maladie dont les causes sont en partie génétiques. Lorsque des gènes se dérèglent, les cellules associées sont perturbées. C'est alors que peut se développer une tumeur: une multiplication désordonnée, voire incontrôlée, des cellules. De plus, le régime alimentaire, le tabac, l'environnement, peuvent aussi favoriser le développement de cette tumeur.

Il existe des mécanismes naturels pour corriger ces troubles, mais il arrive qu'ils ne parviennent plus à réparer les dommages causés à l'ADN. De plus, les cellules malades se divisent, et donc se propagent, plus vite que les cellules normales.

C'est là qu'intervient la vitamine D3, issue des rayonnements ultraviolets. La vitamine D3 n'en est pas vraiment une, car elle n'est pas indispensable au régime alimentaire, lorsque nous avons suffisamment de soleil. On savait déjà qu'elle pouvait freiner la croissance des cellules cancéreuses. Mais pour qu'elle soit efficace, il en faut beaucoup. Or, une concentration élevée de cette vitamine entraîne une augmentation dangereuse du taux de calcium dans le sang, l'hypercalcémie. Selon la recherche dont il est question ici, parue dans le Journal of the National Cancer Institute, avec l'analogue EB1089, il n'y a plus cet effet secondaire néfaste. Anti-cancéreuse à basse concentration, cette substance entraîne une diminution de croissance des cellules cancéreuses pouvant aller jusqu'à 80%, et ce, sans risque d'hypercalcémie. Il y a un hic: cette interruption de croissance pourrait, en théorie, toucher des cellules saines. "Il n'y a actuellement aucun indice allant en ce sens, mais c'est toujours possible", admet le Dr. White.

La découverte la plus intéressante, pour lui, est toutefois celle du GADD45 [Growth Arrest and DNA Damage]. Il s'agit là d'une protéine qui, lorsqu'elle est "stimulée" par la vitamine D3, permet de stimuler la réparation des mutations de l'ADN, évitant ainsi les risques de tumeurs.

Autrement dit, la lumière du soleil, source de la vitamine D3, encouragerait les mécanismes de réparation de l'ADN -et limiterait les risques de cancer. Or, n'a-t-on pas toujours prétendu que les UV favorisaient le cancer de la peau? Pour être exact, c'est la surdose d'UV qui a cet effet nocif. Mais la dose d'UV nécessaire pour induire une production de D3, elle, n'est pas dangereuse. En été, elle correspondrait à une exposition du visage et des bras de quelques minutes par jour. De plus, la D3 peut "réparer" des défauts engendrés par ces UV… La boucle est bouclée !

La prochaine étape est le test clinique. L'EB1089 va être essayé sur des malades atteints d'un cancer des voies orales très avancé ("ils n'ont aucune espérance de survie", déclare, impassible, le Dr White). Mais le chercheur croit surtout à l'aspect préventif de sa découverte. En administrant l'EB1089 aux personnes susceptibles de développer un cancer (antécédents familiaux, prédispositions génétiques...), le risque de tumeur en serait réduit.

C'est d'ici un an que se mettra en route cette étude clinique. Dans cinq ans, les chercheurs sauront si le traitement est efficace. La chimioprévention demandera de 10 à 15 ans pour observer le développement ou non d'un cancer par rapport à un groupe contrôle. La mise sur le marché d'un traitement n'est donc pas pour demain...

Enfin, il ne faut pas oublier que les gènes ne sont pas seuls coupables. On sait que le stress et la fatigue peuvent affaiblir le système immunitaire et favoriser la progression de maux. Par ailleurs, qui sait l'impact que peut avoir sur un patient un médecin qui lui annonce: "Vous allez mourir !" Toute la lumière sur le redouté crabe est loin d'être faite…

Cécile Graillet

Retour au sommaire des nouvelles québécoises


Vous aimez cette capsule? L'Agence Science-Presse en produit des semblables -et des meilleures!- chaque semaine dans l'édition imprimée d'Hebdo-science et technologie (vous désirez vous abonner?).
Vous voulez utiliser cette capsule? Contactez-nous!

 

 

 

Sommaire des nouvelles québécoises


En manchette cette semaine

Les capsules de la semaine


LE KIOSQUE de la recherche au Québec
Les communiqués de presse, dans tous les champs du savoir!




 
Accueil | Hebdo-Science | Le Cyber-Express | Bibliothécaire Québécois | plan du site