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Le 14 juin 2003



 

Détecter l'invisible pour voir le visible

(ASP) - Les astrophysiciens ne connaissent qu’une infime partie de l’univers : la matière visible n'en constitue en effet que 4%! Détecter l’invisible est donc la lourde tâche de ces inspecteurs de l’univers.

Et il ne s’agit pas du simple plaisir d'une chasse aux fantômes : la course à la matière non-visible —aussi appelée matière sombre ou noire- est indispensable à la compréhension du cosmos et de son avenir. Par exemple, du fait qu'on ne sait pas grand-chose des particules et des objets composant cette matière sombre, les calculs sur le mouvement des galaxies sont considérablement faussés: quelle force exerce cette matière? Quelles sont les interactions avec la matière visible environnante?

Différents candidats sont en lice pour figurer dans la composition de la matière noire : la matière baryonique d’une part (des petites étoiles appelées naines brunes et des planètes massives), les neutrinos d’autre part, et enfin les particules dites exotiques, comme les neutralinos. La présence des naines brunes et des planètes massives est négligeable dans l’univers. Les neutrinos occupent quant à eux une bonne place, mais " la petitesse de leur masse ne peut expliquer l’énorme part du gâteau que représente la matière sombre ", explique Claude Leroy, directeur du laboratoire de physique des particules de l’Université de Montréal. En revanche, " le neutralino avec sa masse considérable, le peut ".

Du moins, sur papier. Car cette particule n’a pour l’instant qu’une existence théorique : " la théorie de la supersymétrie fixe les caractéristiques physiques du neutralino, dont cette énorme masse qui fait de lui un excellent candidat à la matière sombre ", explique M Leroy.


Comment les capturer?

Comment faire sortir les neutralinos des manuels de physiques et officialiser leur existence ? En les détectant une bonne fois pour toutes! Voilà plus de huit ans que Claude Leroy, Louis Lessard et Viktor Zacek travaillent sur un piège à neutralinos, dans le cadre du Projet d’identification des candidats super symétriques de la matière sombre (PICASSO). Le piège est constitué d’un gel dans lequel des gouttelettes de fréon surchauffées sont maintenues en suspension (le fréon est un fluide contenant du fluor). On dit qu’un liquide est surchauffé lorsqu’il est porté à une température supérieure à son point d’ébullition, mais qu’il ne bout pas. Dans cet état dit " métastable ", la moindre perturbation suffit à le faire devenir gazeux –un peu comme l'eau qui s'évapore. En rencontrant le noyau de fluor, le neutralino provoque ainsi la transformation de la gouttelette de fréon en bulle de gaz. C'est cette transformation qui est détectée par des micros ultrasensibles. Et voilà que la présence des particules fantômes est révélée sur les ordinateurs !

L’invention des trois chercheurs n’en est encore qu’au stade du prototype : " le volume des détecteurs actuels permet seulement de donner des indices sur les probabilités d’interaction des neutralinos avec les noyaux ou les protons ", précise le Pr Leroy. " Pour découvrir le neutralino, il nous faudra construire un détecteur ayant un plus grand volume ". Le projet Picasso prévoit donc la fabrication de tels détecteurs de grand volume, qui seraient installés d’ici trois ans, à deux km sous terre, dans la mine de l’Observatoire des neutrinos de Sudbury. " Les responsables de l’observatoire ont accepté notre requête relativement facilement " souligne le Pr Leroy. " En plus, notre projet a permis l’obtention d’une subvention pour l’agrandissement de leurs locaux, ce qui permettra de procéder à une nouvelle génération d’expériences dont Picasso fera partie ".

Les résultats de ce vaste projet devraient donc lever un voile sur la connaissance de l’univers… Un voile seulement, car la matière noire ne constitue que 24% de l’univers, le reste étant formé d’énergie sombre dont les experts ne connaissent encore rien. Les inspecteurs de l’univers n’en ont donc pas fini avec leur chasse aux fantômes !

Mélina Darcam

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