Comment lancer les véhicules
à hydrogène
(ASP) - Le coup de foudre pour la voiture
à hydrogène est contagieux, à tel
point que les chercheurs scientifiques et les fabricants
d'automobiles sont déterminés à aller
de l'avant. Mais pour que ce véhicule non-polluant
devienne réalité, il faudra... des stations-services
à l'hydrogène.
C'est ce qu'est venu dire le physicien Tapan
K.Bose, de l'Université du Québec à
Trois-Rivières, en présentant en juin les
résultats préliminaires de ses travaux sur
la pile à hydrogène, lors d'une conférence
à Niagara-on-the-Lake, en Ontario. Tapan Bose est
chef de file d'un groupe travaillant sur l'infrastructure
de la voiture à hydrogène, à l'intérieur
du Réseau AUTO21, réseau de plusieurs centres
d'excellence spécialisés dans la recherche
sur le développement technologique de l'automobile.
"Avant que des véhicules à
piles à combustible ne puissent être utilisés
par la majorité de la population, il va falloir
mettre en place un réseau de soutien", a-t-il souligné.
Ce qui est plus vite dit que fait: la mise au point d'une
infrastructure à grande échelle pour les
piles à combustible se heurte à deux contraintes,
l'argent et le stockage du carburant. Selon le professeur
Jacques Goyette, de l'Institut de recherche sur l'hydrogène
à l'Université du Québec à
Trois-Rivières, il n'existe toujours pas de méthode
efficace pour stocker l'hydrogène. La compression
du gaz reste très onéreuse.
Pour des raisons économiques, les
premières stations-services à hydrogène
seront donc moins nombreuses et plus espacées,
quoique pas nécessairement hors des villes. Pour
des raisons sécuritaires aussi: les risques d'inflammation
sont plus grands. Les conducteurs n'auront donc pas le
choix de changer leurs habitudes de ravitaillement. D'autant
plus que les piles actuelles n'ont qu'une autonomie de
150 km (sur les 500 km visés); les timides premiers
propriétaires risquent de faire le plein plus souvent
et
plus loin.
D'où l'inéluctable question:
qui va se lancer le premier et ainsi financer le développement
de ce réseau?
Alors que la plupart des fabricants de pièces
d'automobile travaillent actuellement sur leurs piles
à combustible, le professeur Goyette pense que
c'est le gouvernement qui va prendre l'initiative des
prototypes de véhicules non-polluants, tels que
des autobus à hydrogène, ou les véhicules
de Postes Canada. Comme l'entretien de ces véhicules
se fait toujours au même endroit, les premières
stations-services à hydrogène pourraient
plus facilement y voir le jour...
Ce texte a été
mis enligne le 8 juillet, et modifié le 29 juillet
2003.
Laurent Couquiaud