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Le 15 août 2001




Turbulences en cascade

(ASP) - Notre atmosphère ne ressemble en rien à un long fleuve tranquille. Elle est animée d'une multitude de turbulences depuis l'échelle planétaire jusqu'à l'échelle… du millimètre! De ces phénomènes dynamiques dépend le "temps" qu'il fait.

L'étude des turbulences s'appuie sur l'idée de "processus en cascade invariants d'échelle". Sous ce terme bizarre, se cache une réalité toute simple: les gros tourbillons se divisent pour donner des petits tourbillons, qui se divisent à leur tour pour donner des tourbillons encore plus petits, et ainsi de suite.

En fait, depuis les années 50, le modèle classique servant aux prévisions météorologiques, distingue deux types de cascades. L'un régit les turbulences pour les échelles supérieures à 10 km, l'autre les turbulences plus petites. Selon cette approche, petites et grandes structures auraient des comportements très différents. Les grandes turbulences sont généralement associées au "temps" tandis qu'on considère que les petites n'ont pas d'effets importants sur la météo. Ceci justifie qu'on en tienne peu compte dans les prévisions, d'autant plus que les ordinateurs sont incapables de résolutions inférieures à une centaine de kilomètres.

Or, depuis 20 ans, les physiciens montréalais Shaun Lovejoy et Daniel Scherter proposent une autre approche. A leurs yeux, il n'y a pas de distinction entre les grandes et les petites turbulences. On aurait plutôt affaire à une seule cascade qui se propage depuis l'échelle planétaire jusqu'au millimètre cube. On appelle ça le "modèle à invariance d'échelle unifié".

L'idée n'est pas vraiment nouvelle. "Ce modèle est une version moderne d'un modèle en cascade beaucoup plus ancien proposé en 1922 par Lewis Richardson, l'un des pères de la météorologie" précise Shaun Lovejoy de l'Université McGill. Les récents travaux de ce dernier et de deux de ses collègues, D. Scherter et J.D. Stanway, confirment et précisent cette approche. Leur étude, dont les résultats ont été publiés fin mai dans Physical Review Letters, a porté sur 909 images satellitaires couvrant une échelle allant de 1 à 5000 km.

Quelles sont les implications du nouveau modèle ? En plus d'une meilleure compréhension théorique des phénomènes atmosphériques, il pourrait dans l'avenir permettre d'améliorer les prévisions météorologiques. "Ignorer l'influence des petites turbulences sur le temps n'est pas grave dans la plupart des cas mais, parfois, l'effet de toutes les petites structures est au contraire très important et domine même celui des grandes structures, affirme S. Lovejoy. Ce sont des tas de petits "effets papillon" -le battement des ailes d'un papillon, qui pourrait en théorie, de fil en aiguille, entraîner un ouragan à l'autre bout du monde.

Avant que le modèle ne soit opérationnel, il reste toutefois beaucoup de travail. Il faut étudier les propriétés statistiques des cascades qui régissent les différents champs de l'atmosphère (vent, température, humidité...). Reste également à convaincre les partisans du modèle standard. " Il y a une certaine incrédulité. Beaucoup de météorologues pensent que le modèle est trop simpliste. Je crois pourtant qu'il est possible qu'on arrive un jour à recoller les deux approches" affirme Shaun Lovejoy.

Anne-Camille Bouillié

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