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Le 31 août 2001




Cartographier l'énergie solaire

(ASP) - Et si l’ensoleillement pouvait aider à prédire les feux de forêts? En effet, il existe une coïncidence étonnante entre le taux d'ensoleillement -donc le potentiel d’assèchement- et les zones où, tôt au printemps, on observe les premiers feux. Du moins, en forêt boréale. C’est ce qui a donné l'idée de dresser une "carte de la ressource solaire" au Québec.

L’ensoleillement était auparavant mesuré à l’aide de stations au sol: des petites boîtes carrées, qui contiennent des capteurs de 4 cm2. On en compte une quinzaine au Québec, 52 au Canada. "C’est trop peu pour un si vaste territoire ", commente Raymond Bégin, du Laboratoire de télédétection de l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC). Aussi, les physiciens et géographes de l’UQAC viennent d’expérimenter une nouvelle méthode, mise au point par des chercheurs de l’Université de New York à Albany. Adaptée aux latitudes du Québec, la technique s’appliquera bientôt à l’ensemble de l’Amérique du Nord. Le modèle utilise les images satellites, en l'occurrence celles que renvoie le GOES (Geostationary Operational Environmental Satellite).

Le soleil émet le même flux de radiation toute l’année. Le rayonnement qui parvient au sol dépend évidemment de la position de la terre par rapport au soleil, mais aussi de différents phénomènes atmosphériques. La présence de nuages, la pollution industrielle ou les particules en suspension dans l’air, influencent le flux solaire reçu au sol. " Pour évaluer la ressource solaire, il faut donc considérer l’ensemble des facteurs qui absorbent les rayons du soleil, ce qui revient à calculer la limpidité atmosphérique ", explique Raymond Bégin.

Au cours des années 1998, 1999 et 2000, le satellite a enregistré une image par heure à raison de 16 images par jour, pendant 365 jours. Ce sont donc 15 000 images à digérer et à traiter. Inutile de mentionner que de telles opérations seraient impossibles sans la puissance informatique d’aujourd’hui. Le résultat : une douzaine de cartes d’une résolution de 10 km qui représentent l’ensoleillement moyen pour chaque mois de l’année. Une première au Canada. " De plus, la corrélation avec les valeurs observées dans les stations au sol est excellente. À un point tel qu’au cours de l’expérimentation, nous avons détecté qu’une des stations n’avait pas enregistré une journée entière de données! "

Le groupe de l’UQAC possède aussi une station de réception des images du satellite NOAA, un satellite de type polaire muni d’un capteur AVHRR (Advanced Very High Resolution Radiometer). Celui-ci, tournant à 800 km d'altitude, permet de valider les données du satellite GOES.

Pourquoi mesurer le rayonnement solaire? Bien sûr, en tout premier lieu, en vue d’installer des panneaux photovoltaïques, capables de transformer la lumière solaire en électricité. En Nouvelle-Angleterre, on songe déjà à coupler les compteurs électriques avec des panneaux solaires, comme solution aux coûts exorbitants de l’électricité.

Mais il pourrait y avoir d'autres retombées. Le Laboratoire de télédétection collabore étroitement avec le consortium de recherche sur la forêt boréale commerciale de l’UQAC. Les informations sur le rayonnement solaire pourraient être fort utiles non seulement pour connaître la récurrence des feux, mais pour la gestion globale des forêts. L’agriculture aussi pourrait en profiter: la cartographie de la ressource solaire a permis d’identifier un microclimat distinct dans la région de Saint-Prime, au Lac Saint-Jean. Si cette zone agricole est particulièrement fertile, ce n’est pas uniquement à cause du sol, mais parce qu’elle reçoit plus d’ensoleillement que le nord de la région. " Ces informations pourraient éventuellement aider les agriculteurs à choisir des cultures idéales pour un certain type d’ensoleillement ", suggère Raymond Bégin.

Cet automne, une antenne de réception du satellite GOES sera posée sur le toit de l’UQAC et une deuxième devrait suivre sous peu. Un important projet de collaboration internationale Canada-États-Unis est en branle. "L’Évaluation de la ressource solaire en ligne" (Online Satellite-Based Solar Resource Project), vise à produire des cartes courantes et historiques de l'énergie solaire, des compilations de l'énergie reçue, ainsi que des prédictions de l'énergie à recevoir, valables pour tout le Québec. Les données de ce nouveau centre d’archives de la ressource solaire devraient être disponibles en temps réel sur le site Internet du Ministère des Ressources naturelles.

Emmanuelle Bergeron

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