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Le 8 août 2002




La moelle épinière contre-attaque

(ASP) - Depuis trois ans, les études sur la régénération de la colonne vertébrale vivent une accélération de l'histoire. Auparavant, plusieurs experts, sans pour autant rejeter la possibilité, ne voyaient pas par quel miracle de la science il serait un jour possible de reconstituer une moelle épinière brisée -et ainsi, de permettre à des handicapés de marcher à nouveau. Aujourd'hui, il ne se passe plus trois mois sans que, d'un coin ou l'autre de la planète, un autre laboratoire n'ajoute sa petite pierre à l'édifice.

Les derniers en date sont des chercheurs montréalais. Une équipe du département de pathologie et biologie cellulaire de l'Université de Montréal, a réussi à faire croître, chez des souris, des fibres nerveuses qui avaient été préalablement sectionnées. Les animaux, lit-on dans la dernière édition du Journal of Neuroscience, ont retrouvé une partie de leur mobilité, ainsi que -car l'un ne va pas toujours avec l'autre- une bonne coordination de leurs mouvements.

Le miracle a été accompli par l'injection de substances capables de bloquer d'autres substances qui, en temps normal, empêchent justement la régénération de ces cellules nerveuses. On appelle ces dernières substances des inhibiteurs de croissance. Autrement dit, ce que ces chercheurs ont réussi à faire, c'est à "contrer" ces inhibiteurs de croissance.

En soi, ces chercheurs ne sont pas les premiers à explorer cette piste. Si certaines des équipes qui, ailleurs dans le monde, donnent de l'espoir aux paraplégiques, se sont plutôt penchées sur la possibilité que des cellules-souches, injectées dans la moelle épinière, ne contribuent à la reconstitution de celle-ci, plusieurs autres ont effectivement suivi la piste des inhibiteurs de croissance.

En avril dernier par exemple, une équipe britannique a décrit dans la revue Nature comment une enzyme produite par une bactérie (chondroitinase ABC) et injectée à des rats, a permis la régénération de ces fameuses fibres nerveuses. Les rats peuvent en partie marcher, mais n'ont pas recouvré beaucoup de sensations dans leurs pattes. En mai 2001, une équipe américaine démontrait, également dans Nature, qu'une partie d'une protéine appelée Nogo, produite par les gènes de plusieurs animaux, dont les humains, pouvait entraîner une re-création des cellules nerveuses lorsqu'on lui faisait cibler un récepteur précis de notre système nerveux: en temps normal, Nogo active ce récepteur, or, voilà qu'une partie de Nogo arrivait à le "bousiller" -entraînant ainsi la croissance sans problèmes des fibres nerveuses. En juin de cette année, la même équipe récidivait dans Science en identifiant la raison de son succès de l'année précédente: un inhibiteur de croissance -un autre- qui se lie au récepteur lorsqu'arrive Nogo.

Le problème derrière toutes ces recherches est double: d'une part, des inhibiteurs de croissance, il y en a plusieurs, et on les connaît encore mal. Réussir à cibler "le bon" est donc loin d'être évident. Et d'autre part, même si cela était, resterait à lui donner les bonnes instructions: la molécule que l'on désire "livrer" au bon endroit -là où doivent croître de nouvelles fibres nerveuses- doit en effet, pour s'y rendre, suivre ce chemin tortueux et largement méconnu qu'est le labyrinthe de notre moelle épinière.

Tous les Christopher Reeves de ce monde -cet acteur qui incarna Superman et qui, aujourd'hui cloué sur une chaise roulante, s'est fait l'un des promoteurs les plus actifs de la recherche scientifique sur la régénération de la moelle épinière- devront donc patienter. Entre les essais actuellement en cours sur des souris, et ceux qui pourraient éventuellement aboutir à des cobayes humains, il s'écoulera encore des années.

La chercheure principale de l'équipe montréalaise, Lisa McKerracher, est également derrière une firme de biotechnologie, Bioaxone Thérapeutique, fondée précisément dans le but de pousser plus avant cette exploration de l'univers de notre système nerveux.

Mais l'avantage, soulignent tous les chercheurs impliqués, c'est que ces percées médicales, lorsqu'elles se produiront, pourront peut-être également servir aux gens atteints de Parkinson ou d'autres problèmes neurologiques, puisque le point de départ de ces maux fut, là aussi, des dommages que l'on croyait irréparables aux cellules nerveuses...

Pascal Lapointe

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