La brume des feux de forêts
(ASP) - Un réseau canadien de détecteurs
permet à des scientifiques, dont une équipe
de la Nasa, d'étudier la fumée et la brume
sèche qui s'échappent des feux en activité
dans les forêts canadiennes. Ce réseau, AEROCAN,
est une partie d'un plus vaste réseau de la Nasa,
AERONET (AErosol RObotic NETwork), et il a été
tout particulièrement mis à contribution
en juillet, alors que de sévères incendies
faisaient rage sur la Côte-Nord, au Québec.
Ces feux ont expédié dans
les airs des quantités importantes de particules
appelées aérosols, dont les détecteurs
ont pu retracer la route jusqu'à Washington. Et
les résidents de Montréal se rappelleront
avoir vu leur ciel recouvert, pendant les journées
du 6 et du 7 juillet, d'une étrange brume rosâtre,
aux allures de fin du monde. Cette même brume a
pu être observée, entre autres, à
New York, Philadelphie et Baltimore.
Ce sont les particules et cette brume qui
en résulte, qu'étudient ces chercheurs,
et ce réseau un peu particulier.
Le co-fondateur du réseau AEROCAN
est Norm O'Neill, du Centre d'applications et de recherches
en télédétection de l'Université
de Sherbrooke. Si son grand frère AERONET se penche
souvent sur les incendies en sol américain, ceux
du début-juillet, avec cette quantité inattendue
de particules transportées à de très
grandes distances, ont mis à contribution plus
que jamais les collègues d'ici.
"Nous disposons même de preuves
optiques selon lesquelles les feux de forêt en activité
à des endroits aussi éloignés que
la Sibérie peuvent avoir une incidence marquée
sur la quantité de particules en suspension dans
l'air au-dessus de l'Amérique du Nord", explique
Norm O'Neill, qui travaille actuellement au Centre de
vol spatial Goddard, en Californie, attaché à
la Nasa.