La protéine des gros
(ASP) - Une protéine qui colle à
la surface des cellules graisseuses pourrait être
la clef d'un médicament contre l'obésité,
si l'optimisme d'une équipe de l'Université
McGill se révèle justifié.
Mais elle ne fera pas le travail à
elle tout seul, s'est empressée d'ajouter Katherine
Cianflone, du Centre universitaire de santé McGill:
un tel traitement devrait s'accompagner "d'un régime
alimentaire et d'activité physique", déclarait-elle
récemment au Devoir.
La protéine, de son petit nom C5L2,
est décrite dans le Journal of Biological Chemistry.
Elle est ce qu'on appelle un récepteur, fabriqué
par la graisse. Lorsqu'une certaine hormone (ASP) également
sécrétée par le tissu adipeux, se
lie avec cette protéine, cela augmente l'entreposage
de gras. La solution, selon les chercheurs, serait donc
de mettre au point une molécule qui se lierait
à cette protéine, à la place de l'hormone
ASP. On réduirait ainsi l'impact de l'hormone,
ce qui entraînerait une perte de poids. Ou à
tout le moins, pas de gain supplémentaire de poids.
Plus facile à dire qu'à faire,
conviennent les chercheurs. Les souris chez qui on a retiré
le gène responsable de la synthèse de l'hormone
ASP ont vu leur tissu adipeux diminuer de 50%, selon Katherine
Cianflone, mais "chez l'humain, on ne peut pas bloquer
la production de l'hormone". Même la première
étape est donc plus compliquée qu'elle en
a l'air, et même une fois cette première
étape franchie, il restera un très long
chemin avant d'aboutir aux tablettes des pharmaciens...