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Le 21 août 2003



 

Asphyxier les espèces exotiques

(ASP) - Les eaux de ballast des navires représentent un des principaux moyens par lequel les espèces exotiques envahissent un nouveau milieu -comme la moule zébrée l'a fait au cours des années 90, dans l'Est du Canada. Des chercheurs d’Environnement Canada proposent donc une nouvelle manière de traiter ces eaux, à l'intérieur même du bateau.

Il faut se rappeler que l'eau de ballast est utilisée pour lester les navires, leur donnant de la stabilité. Cette eau est généralement pompée à l’intérieur des cales au moment des transbordements et elle contient donc une grande variété d’organismes vivants, que le navire emporte avec lui, avant de les relâcher à proximité d'un autre port, parfois à l'autre bout de la planète.

Yves de la Fontaine, chercheur au Centre St-Laurent, à Montréal, propose donc une nouvelle approche: tuer la majorité de ces organismes vivants à l’intérieur des ballasts, en les asphyxiant. Et ce, au moyen d'une approche biologique: les levures. Ces organismes microscopiques, ajoutés à l’eau, utilisent l’oxygène dissout dans l’eau, ce qui en laisse très peu pour les autres organismes. La plupart meurent rapidement, mais le traitement doit être soutenu pour des organismes, comme les moules zébrées, qui arrivent à survivre 24 heures à de telles conditions. Ce " bioréacteur " arrête de lui-même sa croissance dès que les teneurs en oxygène sont à peu près nulles.

Quelques organismes survivent tout de même à ce traitement de choc, dont certaines algues et bactéries. Ces dernières représentent l’inconvénient majeur du système: en absence d’oxygène, elles utilisent le souffre, produisant des gaz nauséabonds (une odeur d'œufs pourris), mais non toxiques, qu’il faut savoir éliminer... ou gérer avec soin!

L’avantage pour la marine marchande ? Contrairement aux autres pratiques (la filtration ou le traitement par ultraviolets des eaux de ballast, le changement des ballasts en haute mer), l’investissement peut allonger la vie du bateau. En effet, la rouille est un processus dû à l'oxygène. Si on enlève l’oxygène, la rouille se développe moins vite!

Selon Yves de la fontaine, 2 kilos de levures sèches seraient suffisantes pour traiter 10 tonnes d’eau (douce ou salée), sans aménagement majeur sur les bateaux.

En plus de cette approche biologique, une approche chimique, utilisant aussi le principe de l’asphyxie, serait également expérimentée par d’autres laboratoires. Yves de la Fontaine estime que le premier système qui aura fait ses preuves s’accaparera rapidement une bonne part du marché, surtout dans un contexte où des ententes internationales sont sur le point d’être signées pour tenter de maîtriser ce problème de plus en plus lancinant que sont les espèces exotiques. L’entreprise Polygo inc. de Longueuil est associée au travaux sur les levures.


La provenance des espèces exotiques

Si les eaux de ballast représentent la source principale (50-60%) d’introduction d’espèces exotiques, il semble, selon Yves de la Fontaine, qu'on assiste à un glissement: " on s’aperçoit par exemple que les jardins d’eau des horticulteurs amateurs sont une source de flores exotiques de plus en plus nuisibles dans nos cours d’eau. " Il en est de même pour la pêche sportive. Les amateurs transportent avec eux les appâts (écrevisses, ménés), introduisant du coup plusieurs organismes étrangers dans les cours d’eau. Ces exemples expliquent au passage les efforts entrepris par la marine marchande pour relayer le problèmes des espèces envahissantes aux gouvernements : elle n’est pas la seule concernée et elle ne veut pas être la seule à en faire les frais…

Informations supplémentaires : www .aquatic-invasive-species-conference.org

François D'Allaire

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