Un véhicule pour la pilule
(ASP) - Ce n’est pas tout d’inventer
un médicament. Encore faut-il s’assurer que
votre corps le "digérera" bien. Que ce
soit par ingestion ou par injection, l’administration
de médicaments est souvent un casse-tête:
les uns ne se comportent pas aussi bien que prévu,
une fois rentrés en nous, les autres ne se rendent
pas là où ils le devraient pour faire pleinement
effet, etc.
Deux chercheurs, Adi Eisenberg de l’Université
McGill et Dennis Discher de l'Universite de Pennsylvanie,
se sont tournés cet été vers une
nouvelle stratégie, dans la revue américaine
Science. Elle concerne l’utilisation de vésicules,
c’est-à-dire des sphères microscopiques
creuses, à l’intérieur desquelles le
médicament voyagerait.
L’idée, en soi, n’est pas
neuve. Le problème, depuis des années qu’on
en parle, c’est d’arriver à fabriquer
de façon économique ces dites vésicules.
Elles doivent être robustes, mais pas trop, résistantes
à l’eau, mais pas trop, et surtout, capables
de se mouvoir: dans le cas présent, avec d’encore
plus microscopiques cils, qui sont attirés par
l’eau. Dans leur article, nos deux chercheurs décrivent
comment ils sont arrivés à produire de ces
sphères en laboratoire, à partir de ce qu’ils
appellent —ici, non-initiés s’abstenir-
des chaîne polymères synthétiques.
Ils ont démontré qu’il était
possible de faire voyager deux substances sur une vésicule,
l’une à l’intérieur et l’autre
à l’extérieur, chacune complétant
l’autre tout au long du "voyage".
Mais tout ceci demeure encore hautement
expérimental. Reste à s’assurer que
la vésicule ne s’égarerait pas dans
son voyage, et reste à calculer avec une grande
précision les doses des médicaments —celui
de l’extérieur et celui de l’intérieur-
afin qu’ils soient libérées exactement
là où on le voudrait et pas ailleurs. Il
y a encore du pain sur la planche.
