Ouverture du XIIe Congrès
forestier mondial
Coupes à blanc: réalité ou fiction?
(ASP) - Pratique-t-on encore la coupe à
blanc dans les forêts québécoises?
Greenpeace affirme qu'il s'agit d'une pratique courante;
le ministre délégué à la Forêt
se retranche derrière le fait que " les
coupes à blanc sont interdites au Québec
depuis l’adoption de nouvelles normes et réglements
d’intervention ".
Le XIIe Congrès forestier mondial,
qui se tient pendant huit jours au Centre des congrès
de Québec, ne pouvait échapper à
cette controverse, dans l'ère post-Erreur boréale.
Selon le ministre Pierre Corbeil, les travailleurs forestiers
travaillent maintenant avec une machinerie dite multifonctionnelle
qui éliminerait des interventions répétées
sur les couverts forestiers. Ce qui protégerait
donc la régénération forestière.
Greenpeace, qui rassemblait quelques dizaines
de manifestants lors de l'ouverture du congrès,
affirme de son côté que les coupes à
blanc se poursuivent sur 90% du territoire en exploitation
forestière au Québec, et qu'elles mettraient
en danger 431 espèces animales inscrites sur la
liste des espèces menacées.
Dès l’ouverture de cette rencontre
internationale, le ministre Corbeil a annoncé le
classement de 37 écosystèmes forestiers
exceptionnels (EFE) dans 10 régions administratives
du Québec. Ces écosystèmes couvrent
37 kilomètres carrés et regroupent notamment
26 forêts anciennes et neuf forêts rares,
et s’ajoutent aux 26 forêts classées
en décembre 2002. Quelque 80% de ces écosystèmes
forestiers sont situés dans le sud du Québec
et sont menacées par l’urbanisation et l’agriculture.
Le ministre Pierre Corbeil souhaite que le nombre d'EFE
s'élève à 100 d’ici 2004 et
à 200 à plus long terme.
Quelque 4000 délégués
de 140 pays sont inscrits à ce XIIe Congrès
forestier mondial qui, sous le thème La forêt,
source de vie, entend faire le tour des grands
enjeux de la forêt d’aujourd’hui et de
demain. Une exposition permet à près de
150 entreprises de faire valoir leurs actions pour une
forêt durable. "Nous voulons développer
une vision d’avenir, face à l’augmentation
de la demande, ainsi que des besoins en recherche et développement "
a mentionné Jean-Louis Kirouac, secrétaire
général de ce congrès qui se tient
tous les six ans. Il est organisé conjointement
par le ministère des Ressources naturelles du Canada
et du Québec, sous les auspices de l’Organisation
des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture
(FAO).
