Le nez dans les nuages 
                      
(Agence Science-Presse) - Voilà maintenant 
                        plus de 200 ans qu'une nomenclature rigoureuse des nuages 
                        a été établie. Et pourtant, on ne 
                        s'y retrouve pas vraiment lorsque l'on tente de départager 
                        ces buées évanescentes. Elles possèdent 
                        pourtant la clé de prévisions climatiques 
                        plus fiables et plus précises.
                      Marc Garneau, directeur de l'Agence spatiale 
                        canadienne et Johson Dickson, de l'Ambassade des États-Unis 
                        à Ottawa, ont signé le 14 septembre un accord 
                        de coopération, au siège de l'Agence spatiale 
                        canadienne, départageant les responsabilités 
                        du Canada et des États-Unis relatives au satellite 
                        CloudSat qui s'apprête à se mettre le nez 
                        dans les nuages. 
                      
                      CloudSat est en effet un satellite destiné 
                        à l'étude des propriétés des 
                        nuages. Il établira un profil vertical de la teneur 
                        en eau liquide et en glace des nuages, il mesurera ainsi 
                        leur contribution au réchauffement de l'atmosphère 
                        et de la surface du globe. 
                      Les nuages jouent un rôle majeur dans 
                        le processus de répartition de la chaleur: lorsqu'ils 
                        absorbent le rayonnement solaire et thermique, la chaleur 
                        résultante influe sur la circulation de l'atmosphère 
                        et sa teneur en eau, qui à son tour détermine 
                        à quel endroit se forment les nuages. 
                      CloudSat fournira une meilleure compréhension 
                        de ce processus et rendra plus facile la réalisation 
                        de prévisions crédibles des changements 
                        climatiques.
                      Son radar profileur de nuages est unique 
                        en son genre. Il fonctionne à une fréquence 
                        (94 GHz) qui lui permettra de fournir des informations 
                        allant du sommet du nuage jusqu'à leur base. Ce 
                        radar est 1000 fois plus puissant que le plus sensible 
                        des radars météorologiques actuels. De plus, 
                        un gain de sensibilité lui permettra de "s'introduire" 
                        à l'intérieur des masses nuageuses et de 
                        mieux comprendre les processus qui convertissent en précipitations 
                        les minuscules particules.
                      Une fois sur orbite, CloudSat s'insérera 
                        dans une longue chaîne de satellites qui, à 
                        la queue leu leu, survoleront à quelques minutes 
                        d'intervalle le même point du globe en y recueillant 
                        une foule d'informations.