ADN québécois: informer
la population
(ASP) - Génétique par ci,
génétique par là
L'analyse
des gènes se poursuit à un rythme hallucinant,
mais aussi, leur récolte: à travers le monde,
et entre autres au Québec, des équipes récoltent
des séquences de gènes de populations bien
ciblées, dans le but d'en isoler les séquences
responsables de telle et telle maladie. Et à mesure
que grossissent ces banques de données, les questions
sur l'utilisation qui en sera faite se font de plus en
plus pressantes.
Une compagnie d'assurance pourrait-elle
par exemple y avoir accès? Nul doute qu'elle aimerait
bien augmenter votre assurance-vie, si elle savait que
vous êtes porteur d'un gène accroissant votre
prédisposition au cancer du sein ou de la prostate.
C'est dans cette optique que le Conseil de la santé
et du bien-être a formulé plus tôt
ce mois-ci une série de recommandations, destinées
au ministre. En gros, le Conseil prône la prudence,
ce qui ne surprendra personne, mais surtout, il veut promouvoir
l'éducation du public, notamment par le biais de
débats, sur les enjeux politiques et sociaux (par
exemple, ces compagnies d'assurances) entraînés
par la constitution d'une pareille banque de données.
C'est que tout cela ne relève plus
de la science-fiction: il y a bel et bien un projet de
constituer une banque d'ADN au Québec: on l'appelle
le projet Cartagène. "Un projet comme Cartagène
pourrait être soumis à un débat public
semblable au processus des audiences publiques (en) environnement",
expliquait récemment au Devoir Hélène
Morais, présidente du Conseil.