La chasse à la galaxie parfaite
(ASP) - Le titre du communiqué paraît
un brin prétentieux: un nouvel instrument astronomique
permettant, à ce qu'on dit, de capter l'image d'une
"galaxie parfaite". En réalité, cette désignation
est depuis longtemps accolée à une grande
galaxie spirale appelée NGC 628: on la surnomme
en effet la "Galaxie spirale parfaite". Et c'est vers
elle que le tout jeune télescope Gémini
d'Hawaii a dirigé son il, une fois que lui
a été installé le tout nouvel instrument
GMOS.
GMOS, pour Gemini Multi-Object Spectrograph.
Cet instrument, qui pèse la bagatelle de deux tonnes,
est l'aboutissement de sept années de travail d'une
équipe canado-britannique, la portion canadienne,
à l'Institut Herzberg d'astrophysique, s'étant
chargée du développement proprement dit
de La Chose.
"Voir l'instrument fonctionner du premier
coup" après son installation sur Gémini,
"c'est vraiment merveilleux", a déclaré
Rick Murowinski, de l'Institut Herzberg, ingénieur
en charge de ce projet depuis le début. "L'instrument
a obtenu des données de classe mondiale à
sa première nuit d'observation."
Gémini, qui est en fait un complexe
de deux télescopes, un à Hawaii et l'autre,
encore en construction, au Chili, a été
conçu dès le départ en vue d'accueillir
ce spectrographe multi-objets. Il permet de focaliser
avec davantage de précision que ses prédécesseurs
sur des objets fourmillant de détails, comme une
galaxie, et lointains -NGC 628 est, après tout,
à 30 millions d'années-lumière de
nous. La première image obtenue montre ainsi plusieurs
amas d'étoiles à l'intérieur de cette
galaxie, des nuages de gaz et des bandes de poussière.
Et puisque notre propre galaxie, la Voie
Lactée, est aussi une galaxie spirale, "cela nous
donne une idée de l'allure qu'aurait notre galaxie
si elle était vue par un télescope semblable
à Gémini à 30 millions d'années-lumière",
déclare le Québécois Jean-René
Roy, directeur associé de Gémini Nord.