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Le 28 octobre 2001




Les victimes de crimes, ces oubliées

(ASP) - Les inondations au Saguenay, la crise du verglas, et à présent les attentats du World Trade Center: tous ces événements ont fait surgir des gestes spontanés de grande solidarité. Il en est toutefois autrement face aux victimes de crimes.

Bien qu’éprouvant la même détresse psychologique, celles-ci attirent en effet moins de sympathie. "Il existe pourtant de nombreux parallèles entre les victimes de crimes et les victimes de catastrophes", affirme Arlène Gaudreault, criminologue de l’Université de Montréal, invitée à Chicoutimi lors du premier Colloque provincial sur les conséquences des catastrophes et des événements traumatiques. "Dans les deux cas, l’événement traumatisant amène le malheur, engendre la perte de leurs repères et remet en cause tout leur passé. La violence de l’événement, sa soudaineté et son imprévisibilité, sont autant de facteurs pathogènes qui peuvent amener de graves séquelles."

"À la suite de ce type d’événements, les victimes passent par les mêmes mécanismes de survie. Elles ont le même objectif de retrouver leur situation antérieure. Dans les deux cas, le désir d’obtenir réparation, non seulement matérielle, mais psychologique, demeure très présent", explique la chercheure. Les victimes de catastrophes, tout comme celles de crimes, subissent beaucoup de victimisation secondaire; des souffrances qui s’ajoutent à leur traumatisme. Personne n’est à l’abri de l’abandon une fois que l’événement s’est résorbé, ni de la frustration face au manque de moyens pour dédommager les victimes ou pour résoudre la crise.

Certes, il y a des différences entre les deux types de victimes. Le fait d’avoir été visé intentionnellement par un criminel modifie la perspective. Les troubles psychiques sont-ils plus graves lorsque la victime est choisie que lorsqu’elle subit le hasard de la nature? "Malheureusement, on ignore encore beaucoup de choses dans ce domaine", déplore Arlène Gaudreault. Il faut même ajouter une donnée supplémentaire lorsque certains gestes revêtent un sens politique, culturel ou social. Les victimes du caporal Lortie, à l'Assemblée nationale, ou de Marc Lépine, à Polytechnique, comme celles du 11 septembre, deviennent des symboles et leurs proches font face à de forts sentiments d’impuissance.

Mais pourquoi aurait-on moins d’empathie envers les victimes d’actes criminels? Est-ce parce que certains ont tendance à penser que les victimes de crimes ont cherché leur malheur? Dans 72% des actes criminels, les victimes connaissent leur agresseur. Et dans le cas d’agressions sexuelles, jusqu’à 85% ont un lien avec lui. La violence s’inscrit alors souvent dans un long processus et arrive parfois de façon moins soudaine, ce qui contribue au sentiment de culpabilité des victimes. Cette peur d’être jugé bloque le désir de recourir à de l’aide et contribue encore davantage à garder ces victimes en marge.

Chose certaine, dans toutes les situations, le support de l’entourage est la clef du succès thérapeutique, au moment de la crise mais aussi à long terme. Selon Arlène Gaudreault, qui a mis sur pied le premier centre d’aide aux victimes d’actes criminels du Québec, les services dispensés aux victimes de crimes sont encore insuffisants. Plusieurs ne s’adressent à des professionnels que lorsque leur problème s’est dégradé ou parce qu’elles ont fait face à de multiples agressions. "Il y a un manque criant de support et de thérapeutes dans plusieurs régions et les cellules d’urgence sont mal organisées, en comparaison des services offerts aux sinistrés. Plutôt que d’encourager une intervention de plus en plus spécialisée, il devrait exister au Québec un guichet unique afin d’orienter les victimes vers des traitements qui, à la base, sont très similaires".

Emmanuelle Bergeron

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