École flottante
(ASP) - La recherche scientifique sur le
fleuve vient de se doter d'un joujou de taille: le Coriolis
II, un navire équipé de manière ultra-moderne,
qui a été baptisé à Rimouski
ce vendredi.
Acheté à la Garde côtière
canadienne pour 2,1 millions $, il se devait de répondre
à des besoins précis. Le bâtiment
devait mesurer 50 mètres pour naviguer en haute
mer, être âgé de moins de 10 ans, accueillir
un équipage de 25 personnes, posséder des
espaces pour les laboratoires et une plate-forme arrière
pour le " travail de terrain ". Pas
moins de 10 millions $ ont été nécessaires
pour les transformations.
C'est qu'il y a longtemps que les chercheurs
québécois en océanographie se plaignent
d'un manque d'équipement. Jusqu'ici, les chercheurs
étaient dépendants des navires du ministère
canadien des Pêches et Océans, la priorité
de ceux-ci allait à la surveillance maritime. Ils
pouvaient aussi utiliser un bateau de lUniversité
du Québec à Rimouski (UQAR), le Alcide C.
Horth, mais son âge, sa petitesse (27 mètres),
son manque dautonomie et son équipement plus
rudimentaire, en limitaient lutilisation. C'est
un consortium de quatre universités (Laval, Mc
Gill, UQAM et UQAR) qui sest formé pour acheter
le Coriolis II, avec l'aide de subventions du Ministère
de léducation du Québec et de la Fondation
canadienne pour linvestissement.
Une autre institution denseignement
est associée au projet: lInstitut maritime
du Québec. Associée au Cégep de Rimouski,
cette école forme les capitaines et les navigateurs
du Saint-Laurent. Les professeurs et les élèves
seront responsables des manuvres, mais aussi de
ladministration du navire, par lintermédiaire
dune corporation appelée Reformar.
Les équipements de haute technologie
(d'une valeur d'environ 1 million $) permettront à
des chercheurs en biologie ou en physique de réaliser
des études approfondies dans le St-Laurent et le
Saguenay. "Le bateau sera équipé dun
système de positionnement automatique. Il pourra
donc atteindre et se maintenir par lui-même sur
une position géographique précise",
explique Bruno Zakardjian, qui étudie les courants
marins. Le navire possède aussi une station météo,
des sonars et des appareils plus exotiques (courantomètre
acoustique, échosondeur, thermosalinographe
).
"Ce bateau donnera aux universités québécoises
un rayonnement international, souligne Serge Demers de
lUQAR, et il permettra dattirer quelques chercheurs
étrangers avec leurs expertises".
Le Coriolis II servira aux universités
québécoises de 7 à 8 mois par année.
Le navire nétant pas un brise-glace, on espère
pouvoir le louer pendant les mois dhiver. " Certaines
universités de la côte est américaine
pourraient être intéressées ",
selon Viateur Lavoie, un administrateur de lUQAR,
mais le consortium nest pas fermé à
lidée de le louer à des entreprises
privées. Le navire-école est donc promis
à beaucoup de voyage, ce qui ne sera pas pour déplaire
aux élèves de l'Institut maritime!