Génomique et protéomique:
la fine pointe à Montréal
(ASP) - La protéomique n'est même
pas encore entrée dans le vocabulaire courant que,
déjà, Montréal a son centre de recherche.
C'est le bâtiment ultra-moderne qui a été
inauguré le mois dernier à flanc de montagne,
en marge de l'Université McGill.
Bien qu'il s'appelle le Centre d'innovation
Génome Québec et Université McGill,
il touchera à la génomique autant qu'à
la protéomique -et peut-être plus à
la seconde qu'à la première, à mesure
que passeront les années, si la tendance se maintient.
Il accueillera des chercheurs des universités McGill
et de Montréal, ainsi que de leurs hôpitaux
affiliés. Et on pourra y effectuer 600 000 tests
génétiques par semaine, "un débit
rarement également ailleurs dans le monde" -l'un
des nombreux chiffres jetés en pâture à
la presse.
Et le directeur en est nul autre que Thomas
Hudson, vedette québécoise du gène,
l'homme qui, pendant des années, partagea sa vie
entre l'Université McGill et le Massachusetts Institute
of Technology -et qui, pour la plus grande gloire de la
génomique montréalaise, a fini par choisir
McGill.
Le directeur du Réseau protéomique
de Montréal, le Dr John Bergeron, vantait le mois
dernier, lors de l'inauguration, le nouveau spectromètre
de masse dont est équipé le bâtiment,
et qui devrait permettre, espère-t-on, d'identifier
nombre de protéines, normales ou non, présentes
par exemple sur les cellules cancéreuses (voir
texte précédent), ou au milieu des tissus
adipeux. John Bergeron était également le
président du premier congrès mondial conjoint
de la Human Proteome Organisation (HUPO) et de l'Association
internationale de biochimie et de biologie moléculaire,
qui avait lieu au début du mois à Montréal.
Plus de 1700 scientifiques ont pris part à cet
événement très pointu, mais qui témoigne
lui aussi du pont en train de s'ériger de la génomique
vers la protéomique.