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Sous-financement de la recherche au Canada
OTTAWA - La recherche universitaire au Canada est "anémique",
lance une coalition d'organismes du domaine de l'éducation.
Le fossé entre le Canada et ses principaux concurrents
serait en train de s'élargir, a déclaré
le président de l'Association des universités et
collèges du Canada, Robert Giroux, devant le comité
permanent des Finances. Il en veut pour preuve le fait que les
subventions aux universités ont baissé de un milliard
de dollars au cours des cinq dernières années.
Il évalue la subvention moyenne de recherche, au Canada,
à 73 000$, contre 223 900$ aux Etats-Unis.
Réunis en conférence de presse à Montréal,
les doyens de facultés de médecine des universités
McGill et de Montréal, leurs vice-recteurs à la
recherche, et le président de la Chambre de commerce du
Montréal métropolitain, ont eux aussi tiré
la sonnette d'alarme, réclamant du gouvernement fédéral
qu'un budget minimal de 1% des sommes allouées à
la santé soit consacré à la recherche. A
l'heure actuelle, le Conseil de recherches médicales du
Canada dispose d'un budget de 266 millions$ par an, soit 0,3%
des 76 milliards consacrés à la santé au
Canada. Les chercheurs y voient un argument de plus pour ceux
de leurs collègues qui songent à émigrer
aux Etats-Unis.
La bonne santé future de la population dépend
de ces investissements, souligne le doyen de la faculté
de médecine de l'Université de Montréal,
Patrick Vinay: il faut entre 10 et 15 ans pour former un professionnel
de la santé. De mauvaises décisions aujourd'hui
auront donc des répercussions que devront payer nos successeurs
et nos enfants.
(27 octobre)
Succès mitigé des centres de veille
MONTREAL - "La veille technologique et stratégique":
une expression savante pour définir une pratique qui remonte
à la nuit des temps, et qui consiste, bien simplement,
à se tenir au courant de ce qui se passe dans son secteur.
L'individu le mieux informé est celui qui dispose d'un
avantage sur ses adversaires.
Elémentaire, tout particulièrement à
l'ère de l'information instantanée et d'Internet?
Eh bien, pas tant que ça, à en juger par le bilan
mitigé des participants à une table-ronde sur l'état
de la veille au Québec: "les PME sont peu sensibilisées
et pas encore prêtes à payer", selon Raymonde
Ouellette, du ministère de l'Industrie, du Commerce, de
la Science et de la technologie (MICST) du Québec. Le
MICST a piloté un projet expérimental de trois
ans, qui doit prendre fin en 1999, consistant, pour 8 millions$,
à implanter des réseaux de veille dans différents
secteurs de l'économie. Quatorze centres de veille ont
reçu une aide financière, dans l'espoir qu'ils
parviennent à l'auto-financement au bout de trois ans.
On se rend compte aujourd'hui, conclut Mme Ouellette, que cet
espoir d'auto-financement était irréaliste.
Non seulement les entreprises sont-elles peu sensibilisées,
mais encore, plusieurs ont été habituées
à obtenir gratuitement (des gouvernements, par exemple)
les informations qu'un centre de veille voulait leur vendre.
Mais la raison principale, s'entendent pour dire tous les participants
à la table-ronde, c'est que les entreprises ne sont généralement
pas conscientes de l'importance d'avoir accès à
ce type d'information. "Il était audacieux d'espérer
un changement de culture en trois ans", insiste Raymonde
Ouellette. Les "veilleurs" eux-mêmes sont constamment
en train de se redéfinir, explique Guy Bertrand, du CEVEIL
(centre d'expertise et de veille inforoutes et langues), soit
en fonction de l'explosion d'Internet, soit en fonction des résultats
qui diffèrent des prévisions, raconte Michelle
Gauthier, du Musée d'art contemporain de Montréal,
un étonnant pionnier dans le domaine des projets de veille.
Cette table-ronde était organisée dans le cadre
du Colloque sur la veille technologique et stratégique,
qui avait lieu les 19 et 20 octobre, sous l'égide de l'Ecole
de bibliothéconomie de l'Université de Montréal.
(22 octobre)
Industrie et musée: un mariage de raison
MONTREAL - L'industrie entre au musée par la grande
porte. Celle du partenariat. "Les produits culturels ressemblent
à ceux qui les font", lance Réal Jantzen,
le conseiller auprès de la présidence de la Cité
des Sciences. La Fondation Villette-Entreprises est une illustration
de ce mariage que tente de stimuler le colloque CLIC, qui avait
lieu au Palais des congrès du 19 au 21 octobre, entre
un centre de diffusion de la culture scientifique, en l'occurence
la Cité des sciences et de la technologie de la Villette,
et le monde de l'industrie, constitué ici d'une quarantaine
d'entreprises françaises.
Dès les premiers balbutiements d'un nouveau projet,
qu'il s'agisse d'une exposition ou d'une série télévisée,
la Cité des sciences mobilise ses partenaires, à
savoir des géants de l'industrie comme Renault ou Esso.
De la direction des ressources humaines jusqu'au centre d'archives,
tous les services de la compagnie vont être sollicités.
Ce partenariat, en plus d'être financier (cotisation annuelle
et participation ponctuelle), facilite la circulation de connaissances
et d'expertises. Et le maître d'oeuvre, la Cité
de la Villette conserve le dernier mot.
Faut-il bondir lorsque l'entreprise de pneus Michelin s'associe
à la Cité de La Villette pour une exposition sur...
la mobilité ? Chose certaine, avec la visite annuelle
de 17 000 classes et de 12 000 enseignants, ce centre de diffusion
scientifique ouvre à l'industrie toutes grandes les portes
des écoles. En échange, l'entreprise présente
la dimension industrielle de son sujet; elle en devient l'illustration
vivante. Avec le retrait de l'État, l'industrie devient
donc, en dépit des malaises que cela provoque dans certains
milieux enseignants, l'un des maillons d'acquisition du savoir,
aux côtés de l'école et du musée.
(21 octobre 1998)
Quelle relève pour l'innovation technologique?
MONTREAL - Pourquoi ne retrouvent-on pas plus de chimistes
en herbe et d'apprentis ingénieurs sur les bancs de l'université?
"Les jeunes Québécois sont de véritables
illettrés dans le domaine des technologies", soulève
Claude Demers. Pour le pdg du Réseau québécois
de l'innovation technologique (ADRIQ), il existe une méconnaissance
de la panoplie de professions scientifiques et techniques. Et
bien souvent, les jeunes abandonnent leur cours de science dès
le secondaire 3, se détournant ainsi de carrières
prometteuses.
Au Québec, près de 70% des entreprises de haute
technologie éprouvent des difficultés à
recruter du personnel. Cette pénurie de spécialistes
se fait cruellement sentir au sein de quatre secteurs en forte
croissance: l'informatique, les télécommunications,
la biotechnologie et l'aéronautique. Juste dans le secteur
des télécommunications -un large domaine qui va
de la téléphonie au multimédia- 10 000 jeunes
auraient pu trouver un emploi en 1997. Seulement 2500 étudiants
étaient inscrits dans un des cursus l'an dernier, soit
un quart des postes offerts.
Pour promouvoir ces carrières auprès des jeunes,
l'ADRIQ a lancé dans le cadre du colloque CLIC (Classes,
laboratoire, industrie, cyberespace) qui avait lieu du 19 au
21 octobre au Palais des congrès de Montréal, son
opération Relève 1998-2000. Ce projet se donne
pour objectif de rejoindre 500 000 élèves à
l'aide d'un partenariat entre le monde de l'industrie et celui
de l'école. Chaque entreprise parrainera au moins une
école et participera à différentes activités,
comme la "tournée des chefs" d'entreprises et
la création d'un site Internet sur les métiers
de l'industrie. En plus de leur participation sur le terrain,
chaque entreprise versera une cotisation annuelle de 40 000
dollars. Pour l'instant, six se sont engagées: Bell, Canada,
BioChem Pharma, Communications Ericson, Groupe Conseil DMR, Hydro-Québec,
Merck Frosst Canada. L'ADRIQ espère attirer une vingtaine
de partenaires pour développer la relève industrielle
et scientifique de demain.
Isabelle Burgun
(21 octobre 1998)
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