L'événement de la semaine.


Pour tout trouver
sur Internet!


Tous les médias
en un clin d'oeil!


Nos nouvelles brèves
  
  


Notre chronique de
vulgarisation scientifique!



Plus de 1500 questions





Hommage à...
Le monde delon GOLDSTYN
La science ne vous interesse pas?
Dossiers
Promenades






Le 8 novembre 2001




Festival Téléscience 2001
La Religion du gène: au nom de Dieu...

(ASP) - Tout de même incroyable, tout ce qu’on peut faire au nom de Dieu. Même en science. Relire Son Grand Livre de la vie en décodant l’ADN, se l’approprier pour en tirer des médicaments, fouiller dans les mystères de la Création... "Dieu ne craint pas la concurrence." Et celui qui le dit sur un ton tout ce qu'il y a de sérieux, ce n’est pas un homme d’affaires de Wall Street tout heureux de son investissement dans une firme de biotechnologie, mais un rabbin israélien. Pour lui en effet, il n’y a rien d’anormal à jouer avec ces fameux mystères de la Création. Ou à tenter de les interpréter à notre avantage.

La réalisatrice Marianne van Neyenhoff aurait pu se contenter d’un documentaire sur la course folle à l’argent et au pouvoir qui entoure la recherche en génétique depuis 10 ans que, déjà, elle aurait eu un excellent sujet: entre d'une part Craig Venter, le patron de Celera Genomics, cette compagnie qui a coiffé au poteau le consortium international Génome humain dans le décodage de nos gènes et qui, d’une couverture de magazine à une séance de photo, a tout à fait l’allure d’un mégalomane en blouse blanche, et d'autre part ce médecin sexagénaire qui s’est trouvé la job la plus lucrative qui soit en effectuant des tests de paternité, ce qui se dégage de La Jungle des gènes est un portrait décapant de la science génétique de l’an 2001: une fuite en avant; des laboratoires où les priorités sont dictées par les investisseurs; un univers où on ne voit rien d’immoral à breveter un gène, puisque c’est ce que veulent les investisseurs; un univers où le mot "Pouvoir" revient toutes les deux minutes; des apprentis-sorciers qui se prennent pour Dieu, et ce n’est pas une blague, les allusions au pouvoir suprême viennent d’eux-mêmes. "Posséder le code génétique permet de tout faire."

Mais la réalisatrice ne s’est pas contentée de cette heure-là. Elle en a produit deux autres sur autant de volets de la course aux gènes, dont le deuxième, intitulé Israël : une mémoire biologique, nous entraîne dans un autre monde: un monde qui s’appuie sur 3000 ans d’histoire, sur des généalogies remontant à une centaine de générations. Un monde dans lequel la génétique s’inscrit parfaitement... ou du moins, une certaine conception de la génétique: une conception qui flirte dangereusement avec l’eugénisme, avec la recherche de mythiques "gènes juifs". Et une conception qui conduit ultimement aux tests génétiques que l’État d’Israël fait subir à des candidats à l’immigration, en violation de toutes les règles d’un État démocratique.

Arrivé à ce stade, insiste la réalisatrice dans l’introduction à cette série documentaire en trois parties, produite par la télévision franco-allemande Arte, ce n’est plus de la science du gène dont il faut parler, mais de la religion du gène. L’attention qu’on porte à cette molécule appelée ADN dont on ne connaissait absolument rien il y a 50 ans, les espoirs qu’on place en elle, le piédestal sur lequel certains la posent, n’ont plus grand-chose de scientifique. En tout cas, ils n’ont plus rien à voir avec la science désintéressée, telle qu’on souhaiterait qu’elle se pratique encore. À Tel-Aviv, le gène intéresse, à condition qu’il puisse démontrer que celui qui le porte est, d’une certaine façon, supérieur à son voisin palestinien. A Wall Street, le gène intéresse en autant qu’il rapporte des sous, beaucoup de sous. Et vite. "La calvitie est 1000 fois plus rentable que n’importe quelle maladie neuro-dégénérative", réagit un malade. Bienvenue au XXIe siècle...

 

La Jungle du gène et Israël : une mémoire biologique? , par Marianne van Neyenhoff et Guy Saguez. Au Festival Téléscience. Le jeudi 8 novembre à 19h au Musée de la civilisation de Québec et le vendredi 9 novembre à 17h30 au Cinéma ONF de Montréal.

 

Pascal Lapointe

Retour au sommaire des nouvelles québécoises


Vous aimez cette capsule? L'Agence Science-Presse en produit des semblables -et des meilleures!- chaque semaine dans l'édition imprimée d'Hebdo-science et technologie (vous désirez vous abonner?).
Vous voulez utiliser cette capsule? Contactez-nous!

 

 

 

Sommaire des nouvelles québécoises


Vous vous intéressez au cinéma scientifique? Voyez notre
KIOSQUE CINEMA


En manchette cette semaine

Les capsules de la semaine


LE KIOSQUE de la recherche au Québec
Les communiqués de presse, dans tous les champs du savoir!




 
Accueil | Hebdo-Science | Le Cyber-Express | Bibliothécaire Québécois | plan du site