Vaut mieux être riche et en santé
que pauvre et malade
(ASP) - Le constat est désespérant
mais, somme toute, pas si surprenant. Plus un bébé
naît dans une famille pauvre, plus il risque d'avoir
des problèmes de santé et des retards de
croissance.
Depuis 1997, plus de 2200 bébés
québécois ont été suivis une
fois par an à partir de l'âge de 5 mois.
Puisqu'on veut les suivre tous jusqu'à l'âge
de cinq ans, les données ne seront donc complètes
qu'en 2002 mais, déjà, des résultats
préliminaires donnent le frisson. "A titre d'exemple,
18% des enfants de cinq mois issus de familles défavorisées
ont déjà passé une nuit entière
à l'hôpital, comparativement à 9%
de ceux de familles plus riches", a déclaré
à La Presse Ginette Paquet, de l'Institut
national de santé publique du Québec.
"Qu'ils soient nés à
terme ou prématurément, avec un bon poids
ou un poids insuffisant, les
bébés [nés dans des familles] qui
manquent d'argent courent plus de risques d'avoir des
problèmes de santé", a renchéri
dans Le Devoir l'une des auteures, Louise Séguin,
chercheure au Groupe de recherche interdisciplinaire en
santé (GRIS) de l'Université de Montréal.
L'étude est menée par l'Institut de la statistique
du Québec.
Même le fait que la mère fume
semble avoir un impact moins grand sur la santé
de son enfant que ses revenus.
On estime que 28% des bébés
naissent dans la pauvreté. Plus précisément,
12% de ces enfants vivent dans des familles se situant
entre 60 et 99% du seuil de pauvreté, tel que défini
par Statistique Canada (soit de 22 000 à 32 000$,
selon les régions), et 16% vivent dans "l'extrême
pauvreté", soit avec moins de 60% de ces revenus.
Asthme, allergies, problèmes gastro-intestinaux,
poids insuffisant: partout, le niveau de revenus -et non
la scolarisation de la mère, comme on le croit
souvent- détermine si le bébé sera
plus ou moins "à risque".